L
e conseil scientifique du CNGE publie une synthèse de l’état de la science sur l’efficacité spécifique des médicaments homéopathiques (dernier numéro de la revue exercer, décembre 2018). Elle rejoint les conclusions de la plus grande revue systématique de la littérature effectuée sur ce thème. L’homéopathie est une modalité thérapeutique fondée sur des principes formulés à la fin du XVIII
siècle, pathogénésie (ou similitude), haute dilution (le mélange gardant une trace du principe actif), dynamisation (secouer chacune des dilutions pour une répartition harmonieuse de la trace) et individualisation (notion de profil patient). Des principes en contradiction avec les sciences fondamentales, expérimentales et cliniques modernes. Ils n’ont jamais été validés et ne sont pas cohérents avec les résultats des essais comparatifs randomisés de bonne qualité. Verdict : l’homéopathie n’est pas plus efficace qu’un placebo. Son remboursement à 30 % repose en outre sur une dérogation ministérielle arbitraire. Ces remèdes n’ont pas été soumis aux évaluations scientifiques obligatoires (démonstration d’une efficacité spécifique). De manière plus globale, la pratique de l’homéopathie n’apparaît pas compatible avec les principes et la définition européenne de la médecine générale (Wonca) ni avec l’EBM (médecine fondée sur les preuves).