Composantes de la douleur

Il n’existe pas une seule zone qui s’active pour intégrer le message nociceptif. L’ensemble des zones impliquées décrit ce que l’on appelle la neuromatrice de la douleur. Chacun des sous- systèmes de cette matrice travaille sur une composante propre et c’est la somme des différentes composantes qui s’intègre comme un message douloureux. Nous allons successivement détailler différentes composantes corticales à la douleur.

C’est le mécanisme neurophysiologique qui permet de décoder la qualité (brûlure, décharge électrique, torsion...), la durée, l’intensité, la localisation et l’évolution (récidivante, brève, continue...) des messages nociceptifs. Il met en jeu les cortex sensoriels primaires et secondaires.

C’est la partie intégrante de l’expérience douloureuse, c’est ce mécanisme qui confère le caractère désagréable à l’expérience douloureuse. Cette composante est médiée par des aires corticales phylo-génétiquement plus anciennes du cerveau comme l’amygdale ou l’hypothalamus. Cette composante affective peut se prolonger vers des états émotionnels voisins comme l’anxiété ou la dépression. Cette proximité explique une règle d’approche de tout malade douloureux qui est d’évaluer systématiquement la sémiologie émotionnelle en refusant de dichotomiser à l’excès douleur physique/souffrance morale et en considérant que des facteurs en cause communs puissent exister.
Composante cognitive 
Ce mécanisme est celui qui donne du sens à une perception en adaptant les réactions comportementales de l’individu (attention, interprétation...). Il est en lien avec les phénomènes de mémorisation d’expérience douloureuse antérieure. Il s’appuie donc sur le système limbique de l’individu.

Elle englobe l’ensemble des manifestations verbales et non verbales observables chez la personne qui souffre (plaintes, mimiques, postures antalgiques, impossibilité de maintenir un comportement normal, etc.) mais aussi les réponses végétatives et réflexes.