Entre 12 et 20 % des filles de moins de 18 ans vivant sur notre territoire et originaires de pays où les mutilations sont pratiquées seraient menacées du fait des convictions de leurs parents ou de la pression de la famille… Une réalité en France, nation la plus concernée en Europe après le Royaume-Uni. La recommandation HAS vise à prévenir cette forme de maltraitance mais aussi améliorer la prise en charge des femmes qui en sont victimes. Plusieurs signaux doivent alerter : l’origine géographique des parents notamment (une carte Unicef peut aider) ou encore l’évocation de projets de voyage ou de vacances dans le pays d’origine, de fêtes ou de rituels à venir, mais aussi les inquiétudes exprimées directement par la mineure ou un proche. Face à un risque imminent, il faut en urgence informer le procureur de la République par téléphone, télécopie ou courriel et adresser une copie écrite du signalement à la Cellule de recueil des informations préoccupantes (CRIP) de son conseil départemental. Signes évocateurs : modifications du comportement, fugues, douleurs pendant les règles, refus d’examen médical... Au-delà de l’obligation légale de la signalisation, il faut orienter la victime vers un service de chirurgie pédiatrique (si elle est mineure) ou une équipe multidisciplinaire expérimentée. En plus de la dimension chirurgicale, un accompagnement psychologique s’impose pour prendre en charge anxiété, angoisse, dépression ou syndrome post-traumatique. Christian Deleuze