Le compte est rapidement effectué : dans les 18 derniers mois, 1 767 médecins ont cessé d’exercer en Île-de-France quand 1 288 s’y sont installés, soit un manque de 479 praticiens. Plus précisément, ce sont 230 généralistes, avec des déficits plus marqués dans les Yvelines et en Seine-Saint-Denis, et 249 spécialistes (dermatologie, ophtalmologie, rhumatologie et ORL) qui manquent à l’appel. Une situation déjà pointée du doigt en 2019 par l’URPS médecins, qui rappelle les leviers opérationnels capables d’y pallier : les permanences locales d’aide à l’installation en sont un premier, tout comme la promotion du statut d’adjoint en médecine, qui permet l’exercice sans être « thésé » en zones qualifiées prioritaires par l’ARS. Continuer à soutenir l’investissement dans les cabinets médicaux, pour mettre à disposition des locaux aux normes et économiquement viables pour l’exercice d’une médecine conventionnée, est capital (167 projets soutenus dans les 3 dernières années dans le cadre du protocole ARS/URPS médecins). Actuellement, 45 collectivités franciliennes prennent part à ces plans d’action locaux. Enfin, le développement des outils numériques, notamment de télé- expertise, est incontournable, avec la revalorisation de sa tarification pour ouvrir à un médecin généraliste de premiers recours un avis de spécialiste libéral, sous 48 heures. Christian Deleuze