La HAS a souhaité garantir le droit des femmes à l’IVG durant l’épidémie de Covid-19 en leur évitant si possible d’aller en établissement de santé. L’IVG médicamenteuse est accessible jusqu’à 9 semaines d’aménorrhée, mais jusqu’à présent uniquement en milieu hospitalier pour les 8e et 9e semaines. Les conditions de conservation des médicaments à l'hôpital (congélation) ne sont en effet pas adaptées à une prise à charge à domicile. Deux nouveaux protocoles médicamenteux sont établis. Ils reposent sur l’association d’une antiprogestérone (mifépristone), suivie d’une prostaglandine (misoprostol). Ils ont été validés en lien avec le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF) et l’ANSM car cette utilisation est hors AMM. Séquences recommandées : une prise de 200 mg de mifépristone par voie orale suivie, 24 à 48 h plus tard, de 800 μg de misoprostol par voie orale, sublinguale ou jugale OU 600 mg de mifépristone par voie orale suivie 24 à 48 h plus tard de 800 μg de misoprostol par voie orale, sublinguale ou jugale. Deux nécessités : prévenir la douleur en prescrivant du paracétamol associé à l’opium ou à la codéine au lieu de l’ibuprofène ; et éviter que la femme ne soit seule à domicile. Attention, l’administration de ces médicaments par voie vaginale est à proscrire puisqu’elle peut induire des chocs toxiques et septiques. Christian Deleuze