Mais, avant tout, prévenir c’est anticiper ! Immuniser les individus avant même qu’ils aient l’occasion d’être exposés à l’agent infectieux. Cette prévention organisée prend en compte le risque d’exposition, le potentiel de réponse des individus et la capacité à vacciner un groupe ou une population définie. L’immunisation par la vaccination a permis l’élimination de certaines infections épidémiques (diphtérie, poliomyélite) ou d’infections graves endémiques, notamment chez les enfants (rougeole, infections invasives à Haemophilus influenzae b…). La vaccination contre la variole a contribué à l’éradication de cette maladie.
La politique vaccinale est institutionnelle. En France onze vaccins sont obligatoires depuis le 1er janvier 2018 pour l’immunisation des jeunes enfants (diphtérie, tétanos, polio, coqueluche, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, Haemophilus inflenzae b, méningocoque B, pneumocoque). Le calendrier vaccinal précise l’âge où il est préférable de pratiquer les vaccins utiles à tous les individus de la population générale ; c’est un compromis qui prend en compte l’âge où l’exposition au risque infectieux est le plus élevé (ex. : pneumocoque chez le nourrisson), la maturité immunitaire des individus (ex. : rougeole > 1 an) et la meilleure manière d’assurer l’immunité spécifique tout au long de la vie (ex. : revaccination DT polio chez l’adulte). Il existe aussi des obligations ou des recommandations pour des situations particulières : pour les voyageurs, diverses vaccinations sont pratiquées en fonction de la destination et des caractéristiques du séjour ; divers vaccins préventifs sont proposés ; le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire pour les séjours dans de nombreux pays d’Afrique intertropicale ou d’Amérique du Sud. Les vaccinations professionnelles sont codifiées en fonction des risques d’exposition spécifiques aux différents métiers : l’objectif est de protéger le personnel. Pour les professionnels de santé, la protection des usagers est également un enjeu (ex. : vaccins contre l’hépatite B, la coqueluche, la rougeole…).
Points essentiels
La vaccination exploite la capacité du système immunitaire des individus à élaborer des réactions protectrices et la mémoriser. La réponse est différente en fonction des antigènes vaccinaux proposés, et certains dispositifs (protéines porteuses, adjuvants) permettent de renforcer leur efficacité.
Les vaccins sont particulièrement utiles pour la prévention des infections potentiellement graves ou celles dues à des virus ou à des toxines bactériennes vis-à-vis desquelles on ne dispose pas de moyens thérapeutiques.
L’immunisation des enfants vis-à-vis des infections graves qui les menacent (ex. coqueluche) justifie les injections précoces et multiples qui sont recommandées par le calendrier vaccinal ; par la suite, l’immunité acquise doit être entretenue tout au long de la vie.
La vaccination vis-à-vis des infections contagieuses en fait un moyen de prévention essentiel en profitant de l’immunité de groupe (rougeole) ou de la réduction du portage (pneumocoques). Il est conditionné par le niveau de la couverture vaccinale.
L’efficacité et la bonne tolérance des vaccins en font des moyens particulièrement utiles en santé publique.
De nouvelles acquisitions surviennent régulièrement en vaccinologie : amélioration de vaccins préexistants, nouveau vaccins, information sur l’épidémiologie des maladies à prévention vaccinale, données sur la couverture vaccinale. Elles justifient la réadaptation régulière des programmes vaccinaux et notamment du calendrier vaccinal.