Bisphénols, phtalates, parabènes, éthers de glycol, retardateurs de flamme bromés et composés perfluorés... Santé publique France a retrouvé ces polluants du quotidien (70 biomarqueurs, enquête Esteban auprès de 1 104 enfants et 2 503 adultes) dans l’organisme des enfants et des adultes. Les niveaux d’imprégnation sont comparables à ceux d’autres études menées à l’étranger, notamment aux États-Unis et au Canada. Hélas, ceux des enfants sont plus élevés. Plusieurs explications possibles : des contacts cutanés et de type « main bouche » plus fréquents (jouets, peintures…) ; une exposition accrue aux poussières domestiques et un poids corporel plus faible par rapport à leurs apports alimentaires, comparativement aux adultes. Les modes d’exposition sont également cohérents avec ceux documentés dans la littérature. L’alimentation n’apparaît pas comme une source dangereuse exclusive. Utiliser des produits cosmétiques et de soins augmente les niveaux d’imprégnation des parabènes et des éthers de glycol. Plus le logement est aéré, plus les niveaux (perfluorés et retardateurs de flamme bromés) sont bas. Répéter ces études est nécessaire au suivi des expositions et contribue à estimer leur impact sur les politiques publiques.