Une étude monocentrique non randomisée, en ouvert, a comparé un groupe traité par Plaquénil et un groupe témoin. Résultats : une hausse significative du taux de patients ayant une charge virale de Covid-19 négative au 6e jour, amplifiée par l’ajout d’azithromycine. Cependant, cette étude a de sérieux biais méthodologiques : absence de randomisation, de double insu et de placebo chez les témoins (16 patients vs 26 traités à des stades différents), comparabilité incertaine des 2 groupes à l’inclusion, critère de jugement principal biologique (charge virale ; CV) ; prélèvement et mesure de la CV non centralisés et date d’analyse au 6e jour critiquable, analyse statistique qui a écarté 6 des 26 patients traités ; enfin, rationnel inconnu de l’association à l’azithromycine. Par ailleurs, un essai randomisé de qualité moyenne a échoué à démontrer un bénéfice biologique ou clinique de l’hydroxychloroquine. A contrario, les recommandations chinoises préconisent l’utilisation du Plaquénil ou de la chloroquine (Nivaquine) sans fournir de données scientifiques à l’appui. Compte tenu de l’absence de preuves solides en faveur de l’hydroxychloroquine et de ses effets indésirables cardiaques rares mais graves, le conseil scientifique du CNGE recommande aux médecins généralistes de ne pas prescrire ce médicament en ambulatoire. Christian Deleuze

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