La coqueluche est une infection respiratoire humaine, gravissime pour le nouveau-né et parfois compliquée chez les personnes à risque telles que la femme enceinte, les personnes âgées et les personnes immunodéprimées. Cette maladie, très contagieuse, n’est pas seulement une maladie pédiatrique. Elle n’est pas immunisante à vie et peut atteindre l’homme plusieurs fois dans sa vie.

Vaccinations

L’isolement de ses agents étiologiques, la bactérie Bordetella pertussis ou parapertussis, a permis la mise au point des vaccins dits à germes entiers (ou vaccins Ce) car composés de suspensions bactériennes inactivées, spécifiques de B. pertussis. Certains vaccins Ce se sont montrés très efficaces. Dès l’introduction de la vaccination généralisée des jeunes enfants, l’incidence de la mortalité et de la morbidité due à la coqueluche a donc drastiquement diminué. Cependant, cela n’a pas été le cas dans tous les pays, démontrant la difficulté de fabriquer ces vaccins de façon reproductible. De plus, trente ans après l’introduction de cette vaccination généralisée des jeunes enfants, un changement de transmission de la maladie, d’enfants à enfants versus adolescents-adultes à nourrissons, a été observé. La nécessité de faire des rappels vaccinaux est devenue urgente. Cependant, l’utilisation des vaccins Ce pour les rappels vaccinaux n’était pas possible, ces vaccins étant trop réactogènes. Grâce à la caractérisation des protéines intervenant dans la pathogénicité de B. pertussis, un nouveau type de vaccin, dit acellulaire (ou vaccins Ca), car composé de protéines bactériennes purifiées, a été développé. Les rappels vaccinaux ont été rendus possibles grâce à la mise sur le marché de ces vaccins Ca depuis 1998. La France a été l’un des premiers pays à introduire un rappel vaccinal pour les adolescents et, depuis 2004, pour les adultes (stratégie du cocooning). Ensuite, le calendrier vaccinal (www.sante.gouv.fr) n’a cessé d’évoluer. Depuis 2013, une vaccination, avec un vaccin Ca, à 2 mois (8 semaines) et 4 mois (vaccinations obligatoires) et un rappel à 11 mois (vaccination obligatoire) et à 6 ans sont recommandés. Des rappels sont aussi recommandés à 11 - 13 ans, 25 ans, ainsi qu’à tous les adultes dans l’entourage d’un nouveau-né (stratégie du cocooning) avec un vaccin Ca contenant une quantité réduite de protéines bactériennes par rapport aux vaccins de l’enfant. En 2022, pour une meilleure efficacité, la recommandation a été étendue aux femmes enceintes. Pour les personnels de santé et toutes les professions entraînant un contact avec un nouveau-né, un rappel est recommandé à 25 ans, 45 ans et 65 ans. Ces modifications du calendrier vaccinal sont dues à l’évolution de l’épidémiologie de la maladie et de la connaissance de la durée de l’immunité vaccinale.

Surveillance

La surveillance de la maladie est indispensable. Il y a trois types de surveillance en France :

  • la surveillance hospitalière pédiatrique (réseau RENACOQ, composé de 43 centres hospitaliers pédiatriques, représentant 30 % des hospitalisations) et le centre national de référence (CNR) à l’Institut Pasteur, coordonné par Santé publique France. Cette surveillance permet de déterminer l’incidence de la maladie chez les enfants âgés de moins de 6 mois hospitalisés ;
  • la surveillance en population générale réalisée par le réseau Sentinelles mesure l’incidence de la maladie à tous les âges ;
  • la surveillance en pédiatrie de ville réalisée pour le réseau ACTIV-PARI analyse la transmission de la maladie et la durée de protection induite par les vaccins utilisés en France.
 

Ces surveillances passent par l’utilisation de diagnostics biologiques spécifiques.

La clinique typique est caractérisée par une phase sans symptôme ou avec des symptômes de rhinorrhée atypiques de dix à vingt jours sans fièvre. Ensuite survient la toux par quintes, à recrudescence nocturne, avec cyanose, vomissements, reprise inspiratoire difficile (chant du coq, sauf chez le nourrisson). La clinique peut être atypique chez les jeunes adultes anciennement vaccinés.

Les diagnostics biologiques, remboursés par la Sécurité sociale, sont la culture et la PCR en temps réel (RT-PCR). Les deux sont pratiquées sur un prélèvement nasopharyngé (aspiration ou écouvillon). La culture se pratique uniquement pendant les deux premières semaines de toux. Elle est nécessaire pour analyser l’évolution de la bactérie sous pression vaccinale et sa susceptibilité aux antibiotiques. La RT-PCR peut se pratiquer pendant les trois premières semaines de toux. Elle est plus sensible que la culture mais moins spécifique car elle peut reconnaître d’autres bactéries, telle B. holmesii, bactérie opportuniste détectée principalement chez les adolescents et les adultes. En cas de doute concernant le diagnostic, le CNR peut permettre d’identifier l’espèce bactérienne dont il s’agit.

Le cas index, caractérisé par sa toux prolongée, est souvent suspecté tardivement et les prélèvements sont devenus inutiles. En revanche, prélever le ou les cas secondaires dans les meilleurs délais (moins de vingt et un jours) permet le diagnostic.

Lors d’un cas de coqueluche confirmé, le traitement préconisé est un traitement par clarithromycine ou azithromycine, ou en deuxième intention par cotrimoxazole-­triméthopsrime. L’éviction est de trois à cinq jours selon l’antibiotique utilisé. Les personnes de l’entourage du cas n’ayant pas été vaccinées dans les cinq dernières années sont traitées en fonction de leur niveau de risque afin d’interrompre la transmission de la maladie (www.hcsp.fr).

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