Pour déterminer la pertinence d’une chimiothérapie adjuvante après chirurgie d’un cancer du sein infiltrant, l’équipe médicale dispose de critères clinico-pathologiques. Dans certains cas où le doute persiste, l’utilisation des signatures génomiques (évaluant le risque de récidives) pourrait constituer une aide complémentaire à la prise de décision. La HAS en a évalué 4 (MammaPrint, Oncotype DX, EndoPredict et Prosigna) et considère qu’elles ne peuvent pas encore faire l’objet d’une prise en charge par la collectivité (ils sont aujourd’hui financés via le dispositif pour les actes innovants hors nomenclature). Cependant, la population qui pourrait en bénéficier est définie : tumeur mesurant entre 1 et 5 cm, sensible à l’hormonothérapie adjuvante, de statut HER2 négatif, de grade 2 et sans envahissement ganglionnaire ou avec un micro-envahissement. Soit 5 à 10 % des femmes atteintes d’un cancer infiltrant. L’utilisation des signatures en dehors de la population d’intérêt pourrait engendrer 2 risques : dissuader des patientes qui en auraient besoin de recourir à la chimiothérapie ; inversement, la prescrire à tort. La HAS pose une condition sine qua non au remboursement de ces tests : la réalisation d’une étude clinique prospective, comparative, permettant de recueillir exhaustivement des données cliniques pertinentes et exploitables.