Causes (rang A)

La toux aiguë chez l’enfant et l’adulte est le plus souvent causée par des infections virales des voies respiratoires (70 à 90 %), touchant principalement les voies respiratoires hautes (rhinopharyngite aiguë) et, dans une moindre mesure, les voies respiratoires basses (bronchite aiguë). Ces causes sont suivies par des exacerbations des maladies respiratoires chroniques (asthme chez l’enfant, asthme, bronchopneumopathie chronique obstructive [BPCO] et reflux gastro-œsophagien [RGO] chez l’adulte).

Il est important de noter que la toux aiguë peut parfois être le symptôme révélateur d’une affection grave.

Prise en charge diagnostique (rang A)

La toux aiguë constitue un motif très fréquent de consultation, surtout pendant la période automno-hivernale. Sa prise en charge diagnostique consiste à analyser, par un interrogatoire et une évaluation clinique initiale rigoureuse (y compris l’inspection des fosses nasales, des conduits auditifs et de la cavité buccale, l’auscultation cardiopulmonaire), la présence de signes de gravité (drapeaux rouges) et d’éléments d’orientation diagnostique afin de recher­cher toute pathologie grave ou potentiellement évolutive nécessitant une prise en charge spécifique.

Lorsque l'examen physique est anormal (notamment la présence de bruits auscultatoires), une radiographie thoracique est à effectuer. En cas de suspicion de pathologie sous-jacente grave ou chronique, une évaluation diagnostique est réalisée en fonction de la pathologie suspectée. En présence d’une maladie chronique pulmonaire connue, la prise en charge d’exacerbation de la maladie doit s’appliquer.

Prise en charge thérapeutique (rang A)

La toux aiguë causée par des infections virales des voies respiratoires chez un enfant ou un adulte par ailleurs en bonne santé disparaît généralement sans traitement médicamenteux spécifique. De nombreux essais randomisés en double aveugle contrôlés contre placebo n'ont pas réussi à démontrer qu'un quelconque médicament (notamment les antibiotiques, les expectorants, les antihistaminiques ou les associations antihistaminiques-décongestionnants, les bêta-agonistes, anticholinergiques ou corticostéroïdes inhalés ou oraux) ne se soit avéré sûr et efficace pour rendre la toux moins grave ou la résoudre plus rapidement.

L’utilisation des antitussifs opioïdes est contre-indiquée chez le nourrisson. Elle n’est pas non plus indiquée chez l’enfant et devrait même être évitée en raison de risque d’effets indésirables significatifs. Chez l’adulte, le traitement antitussif n’est pas indiqué : son rapport bénéfice/risque est faible en raison d'effets indésirables parfois importants (somnolence, addiction, allergie, constipation).

Il est important de rassurer le patient (le parent) sur le fait que la toux associée à une infection virale des voies respiratoires non fébrile est sans danger et spontanément résolutive en quatorze jours environ et qu’il n’est donc pas nécessaire d’administrer des médicaments. En revanche, il est judicieux de maintenir un apport hydrique adéquat et de s’abstenir de fumer ou de s’exposer à la fumée de cigarette, car les fumeurs actifs et passifs mettent plus de temps à se remettre d’une infection virale des voies respiratoires. C’est également l’occasion de rappeler la nocivité du tabagisme au patient (parent) et de conseiller l’arrêt définitif. La désobstruction nasale pluriquotidienne au sérum physiologique en cas d’encombrement nasal est utile, notamment chez le nourrisson.

Chez certains enfants, la toux régresse de façon plus lente en quatre à huit semaines (toux aiguë prolongée). Donner cette information aux parents peut réduire la nécessité de consultations médicales ultérieures, à condition que la toux s'atténue. Toutefois, devant l’absence d’amélioration dans les trois semaines ou en cas d’aggravation ou d’apparition de signes comme la fatigue, la fièvre secondaire, une gêne respiratoire ou une tachypnée, il est nécessaire d’analyser de nouveau la situation par un nouvel examen médical approfondi. 

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