L’hypertension artérielle a été la première maladie chronique dans laquelle, il y a exactement 50 ans, un effet bénéfique d’un traitement médicamenteux a été démontré dans un essai clinique randomisé :1 sur 143 hommes inclus, ayant une hypertension permanente sévère et dont l’observance au traitement était monitorée, un événement cardiovasculaire grave était survenu chez 27 patients traités par placebo et chez seulement 2 patients traités par les médicaments de l’époque. Au cours des décennies qui ont suivi, le traitement de l’hypertension est devenu de plus en plus efficace grâce à l’apparition de plusieurs classes médicamenteuses : les cas d’hypertension artérielle maligne sont devenus rares, et on parle d’hypertension résistante lorsque l’objectif tensionnel n’est pas atteint, malgré une bonne prise par le patient d’un traitement bien prescrit par le médecin de trois médicaments dont une dose correcte de diurétique.
Une telle résistance au traitement peut relever de facteurs physiopathologiques que n’arrivent pas à surmonter les thérapeutiques actuelles. Le but de cet article est d’abord de montrer comment deux phénomènes, relevant de facteurs humains, risquent également de conduire à une inefficacité du traitement : le patient peut ne pas prendre le traitement prescrit, ce que l’on décrit sous le terme de non-observance ou de non-adhésion au traitement, et le médecin peut ne pas suivre les recommandations de bonne pratique, ce qui a été décrit sous le nom d’inertie clinique (fig. 1 ). Nous montrerons ensuite pourquoi la prise en compte de ce « facteur humain » pointe naturellement vers la solution de ces deux problèmes, en mettant en évidence le rôle pivot de la qualité de la relation thérapeutique et ce qui en découle : le concept de décision médicale partagée.
Une telle résistance au traitement peut relever de facteurs physiopathologiques que n’arrivent pas à surmonter les thérapeutiques actuelles. Le but de cet article est d’abord de montrer comment deux phénomènes, relevant de facteurs humains, risquent également de conduire à une inefficacité du traitement : le patient peut ne pas prendre le traitement prescrit, ce que l’on décrit sous le terme de non-observance ou de non-adhésion au traitement, et le médecin peut ne pas suivre les recommandations de bonne pratique, ce qui a été décrit sous le nom d’inertie clinique (
Non-observance dans l’hypertension artérielle : moments et conséquences, types et mécanismes
Trois moments de non-observance, fréquences et conséquences
La prise inadéquate des médicaments, qui caractérise la non-observance, peut se manifester à trois moments :2 le patient peut simplement ne pas commencer le traitement, parfois après l’avoir cependant acheté (initiation) ; il peut mal le prendre, sautant des prises ou s’accordant des « vacances de médicament » de quelques jours (mise en œuvre) ; il peut l’arrêter définitivement (non-persistance). Les chiffres sont éloquents : dans une revue récente sur l’observance dans l’hypertension artérielle, l’auteur cite des études montrant que 28 % des patients n’initient pas le traitement, ou qu’au moins 10 % des patients n’ont pas pris leur traitement un jour donné, ou que 40 % d’entre eux l’arrêtent dans l’année.2 Dans les essais cliniques randomisés, l’observance est meilleure que dans la vraie vie pour l’initiation et la persistance, mais pas pour la mise en œuvre quotidienne.
Clairement, la non-observance dépend du nombre de comprimés, soulignant l’intérêt des formes combinées. Une méta-analyse a montré que leur prise est associée à une meilleure observance, mesurée par l’achat des médicaments, et un meilleur contrôle de la tension artérielle.3 Dans une étude récente réalisée dans la vraie vie, l’effet était d’autant plus marqué que les patients étaient plus âgés et le nombre de médicaments plus important.4
Quel que soit le moment de la non-observance, il est évident qu’une prise insuffisante de médicaments en limite l’efficacité. Par exemple, dans le domaine de l’hypertension artérielle, une méta-analyse a montré un effet bénéfique, dépendant de la dose, de l’observance sur la prévention des accidents vasculaires cérébraux.5 La non-observance des patients est sûrement responsable d’une partie de ce que l’on qualifie, dans ce cas à tort, d’hypertension artérielle résistante, ce qui a peut-être conduit à une escalade injustifiée du traitement.6 Enfin, elle a un coût : une étude européenne suggère qu’une amélioration de l’observance pourrait faire économiser plus de 300 millions d’euros par an.7
Clairement, la non-observance dépend du nombre de comprimés, soulignant l’intérêt des formes combinées. Une méta-analyse a montré que leur prise est associée à une meilleure observance, mesurée par l’achat des médicaments, et un meilleur contrôle de la tension artérielle.3 Dans une étude récente réalisée dans la vraie vie, l’effet était d’autant plus marqué que les patients étaient plus âgés et le nombre de médicaments plus important.4
Quel que soit le moment de la non-observance, il est évident qu’une prise insuffisante de médicaments en limite l’efficacité. Par exemple, dans le domaine de l’hypertension artérielle, une méta-analyse a montré un effet bénéfique, dépendant de la dose, de l’observance sur la prévention des accidents vasculaires cérébraux.5 La non-observance des patients est sûrement responsable d’une partie de ce que l’on qualifie, dans ce cas à tort, d’hypertension artérielle résistante, ce qui a peut-être conduit à une escalade injustifiée du traitement.6 Enfin, elle a un coût : une étude européenne suggère qu’une amélioration de l’observance pourrait faire économiser plus de 300 millions d’euros par an.7
Deux types de non-observance et leurs mécanismes
Il convient de distinguer la non-observance « intentionnelle » et la non-observance « non intentionnelle ».8 Dans la non-observance intentionnelle, le patient décide sciemment de ne pas prendre le traitement prescrit ; dans la non-observance « non intentionnelle », le patient dit « qu’il l’aurait bien pris, mais… » sont intervenus des facteurs qui ne dépendent pas de sa volonté, tels que le simple oubli, un défaut de compréhension de la prescription, un manque d’accès au médicament, l’effet de facteurs psychologiques comme la présence d’une dépression, ou enfin de phénomènes irrationnels. Une étude a montré que dans les 6 mois qui suivent la prescription, c’est la fréquence de la non-observance non intentionnelle qui augmente.9 Le degré de « littératie » en santé (la capacité d’appréhender les concepts nécessaires pour se soigner) intervient : on voit davantage de non-observance intentionnelle en cas de littératie adéquate, et de non-observance non intentionnelle en cas de littératie insuffisante.10 Ces dernières données peuvent guider le dépistage du risque de non-observance.
Cette distinction entre deux types de non-observance est sans doute trop tranchée : il existe par exemple des cas de non-observance « intentionnelle » liés à des fausses croyances, ou à tous ces biais cognitifs qui font que les êtres humains, en principe doués de raison, ne se comportent pas toujours de manière rationnelle.11 Néanmoins, leur existence montre pourquoi l’étonnement que peut ressentir le médecin face à la fréquence d’un phénomène semblant aller contre l’intérêt du patient – la sauvegarde de sa santé – n’a pas lieu d’être. Il devrait faire place à la prise en compte du fait que ce qu’on appelle communément un « patient » ou un « malade » est en fait une personne, c’est-à-dire un être doué de « pensée complexe ». Edgar Morin l’a décrite ainsi : « L’acceptation de la complexité, c’est l’acceptation d’une contradiction, et l’idée qu’on ne peut pas escamoter les contradictions dans une vision euphorique du monde. »12
En fait, lorsqu’un patient est face à la prise du traitement, la non-observance dans les maladies chroniques pourrait bien être l’option par défaut : la récompense de la non-observance est, en règle générale, immédiate et concrète, alors que celle de l’observance (« éviter les complications ») est abstraite et lointaine, pour ainsi dire jamais reçue.13
Cette distinction entre deux types de non-observance est sans doute trop tranchée : il existe par exemple des cas de non-observance « intentionnelle » liés à des fausses croyances, ou à tous ces biais cognitifs qui font que les êtres humains, en principe doués de raison, ne se comportent pas toujours de manière rationnelle.11 Néanmoins, leur existence montre pourquoi l’étonnement que peut ressentir le médecin face à la fréquence d’un phénomène semblant aller contre l’intérêt du patient – la sauvegarde de sa santé – n’a pas lieu d’être. Il devrait faire place à la prise en compte du fait que ce qu’on appelle communément un « patient » ou un « malade » est en fait une personne, c’est-à-dire un être doué de « pensée complexe ». Edgar Morin l’a décrite ainsi : « L’acceptation de la complexité, c’est l’acceptation d’une contradiction, et l’idée qu’on ne peut pas escamoter les contradictions dans une vision euphorique du monde. »12
En fait, lorsqu’un patient est face à la prise du traitement, la non-observance dans les maladies chroniques pourrait bien être l’option par défaut : la récompense de la non-observance est, en règle générale, immédiate et concrète, alors que celle de l’observance (« éviter les complications ») est abstraite et lointaine, pour ainsi dire jamais reçue.13
Inertie clinique, contrastes et réalités, causes
Un concept plus récent
Alors que la non-observance est vieille comme la médecine (elle a été reconnue par Hippocrate), un autre phénomène a été décrit plus récemment, atteignant cette fois les médecins. Fréquemment, ils ne suivent pas les recommandations de bonne pratique, dans des situations où « ils devraient à l’évidence le faire », comme l’a écrit en 2001 Phillips dans un article intitulé « Clinical inertia ».14 Depuis, plus d’un article par mois est publié sur ce thème. En fait, le mérite de Phillips avait surtout été de nommer et de décrire un phénomène connu depuis l’existence même de recommandations, c’est-à-dire depuis l’avènement de l’evidence-based medicine : de même qu’il n’est pas garanti qu’un patient suive le traitement prescrit, il peut arriver que les médecins ne se conforment pas aux recommandations des autorités de santé ou des groupes professionnels.
L’absence de suivi d’une recommandation n’est pas toujours de l’inertie clinique
Néanmoins, les médecins ont souvent de bonnes raisons de ne pas suivre une recommandation, considérant qu’elle ne s’applique pas au patient qu’il a devant lui : dans ce cas, il s’agirait plutôt d’un jugement clinique approprié.15 Il en est ainsi quand des chiffres tensionnels sont très proches de ceux recommandés, et que le malade ou le médecin ou les deux craignent la survenue d’un effet indésirable si les doses sont augmentées ou une classe thérapeutique supplémentaire ajoutée. Ils préfèrent une presque perfection à un potentiel arrêt de tout. Cependant, la véritable inertie clinique, celle qui ne peut être justifiée, existe, comme le montre une étude réalisée dans le domaine de l’hypertension artérielle :16 dans près d’une consultation sur deux, une intensification du traitement recommandée n’a pas eu lieu, l’étude montrant par comparaison des quintiles que les patients suivis par les médecins les moins inertes avaient au moins 25 fois plus de chance d’avoir leur pression artérielle contrôlée que ceux suivis par les médecins les plus inertes.16
Causes de la véritable inertie clinique : à nouveau, le facteur humain ?
On peut certainement invoquer le manque de temps des praticiens : l’inertie clinique est plus fréquente lorsque les consultations sont courtes ou lorsque le patient se présente avec un événement intercurrent.17 Mais ce serait faire bon marché de raisons sans doute plus profondes :18 les médecins sont aussi des êtres humains, utilisant des mécanismes de raisonnement rapides (heuristiques) et étant soumis à des émotions, ce qui a des avantages (dans le cas de la décision médicale, pouvoir décider rapidement et « avec ses tripes »), mais risque de conduire à préférer des erreurs par omission (comme l’inertie clinique) à des erreurs par commission. Par exemple, l’effet d’une émotion comme le regret anticipé est bien montré par une autre étude :19 des médecins, qui ont eu dans leur patientèle un cas d’hémorragie chez des patients à qui ils avaient prescrit un antagoniste de la vitamine K pour une fibrillation auriculaire, ont diminué cette prescription dans l’année qui a suivi.19
Juste prescription d’un traitement, dans le cadre d’une décision médicale partagée
À la suite de ce qui précède, la solution du double problème de la non-observance des patients et de l’inertie clinique des médecins peut passer par deux étapes. D’abord reconnaître et accepter que le phénomène existe. Il est frappant de constater que nombreux sont les médecins qui n’ont jamais entendu parler de l’inertie clinique ; or on ne peut lutter contre un danger que l’on ignore. Ensuite, assurer l’émergence du concept de décision médicale partagée. Celle-ci est nécessaire, et pas seulement pour des raisons éthiques (le respect de l’autonomie du patient). Elle l’est aussi pour des raisons pratiques : elle pourrait représenter un moyen de surmonter les obstacles de la non-observance de l’un et de l’inertie clinique de l’autre. Une étude a montré que le pourcentage de patients non observants (achat insuffisant des médicaments prescrits) était moindre lorsqu’ils disaient être impliqués dans la décision du traitement et avoir une relation de confiance avec leur médecin.20 Cet effet de la confiance sur l’observance est suggéré par une autre étude montrant que des patients hypertendus acceptent plus volontiers « un médicament de plus » s’ils ont confiance dans leur médecin.21 On a même pu proposer que la confiance représentait un « facteur modifiable » de la non-observance.22
Comment inspirer confiance ? Une étude a montré que parmi les facteurs qui font qu’un patient a confiance dans son médecin, on retrouvait sa faculté à donner des explications, à encourager les questions et à y répondre.23 Ne peut-on voir ici les bases de l’éducation thérapeutique et de la décision médicale partagée ? La philosophe Gloria Origgi montre le caractère symétrique d’une relation de confiance : je te fais confiance si je pense que tu as intérêt à te montrer digne de ma confiance.24 En d’autres termes : je veux bien être observant, mais toi, évite d’être inerte !
Finalement, la facilité du dialogue sous-entend maintenant une maîtrise de la communication par des écrans, une ergonomie du bureau du médecin, quand ayant appris ses biais de jugement, il aura aussi perçu ses trous de mémoire et la nécessité d’avoir accès directement aux informations supplémentaires.
Comment inspirer confiance ? Une étude a montré que parmi les facteurs qui font qu’un patient a confiance dans son médecin, on retrouvait sa faculté à donner des explications, à encourager les questions et à y répondre.23 Ne peut-on voir ici les bases de l’éducation thérapeutique et de la décision médicale partagée ? La philosophe Gloria Origgi montre le caractère symétrique d’une relation de confiance : je te fais confiance si je pense que tu as intérêt à te montrer digne de ma confiance.24 En d’autres termes : je veux bien être observant, mais toi, évite d’être inerte !
Finalement, la facilité du dialogue sous-entend maintenant une maîtrise de la communication par des écrans, une ergonomie du bureau du médecin, quand ayant appris ses biais de jugement, il aura aussi perçu ses trous de mémoire et la nécessité d’avoir accès directement aux informations supplémentaires.
Conclusion : un changement de paradigme ?
La médecine, jusqu’à présent enseignée sous forme d’une médecine des maladies, doit alors laisser la place à une médecine de la personne. Il s’agit d’un changement de paradigme, et sa mise en place prendra du temps, ce qui explique peut-être que, au moins dans le domaine de l’hypertension artérielle, la tentative de démontrer par une revue systématique de la littérature un effet bénéfique sur l’observance de la décision médicale partagée a été négative, du fait de l’hétérogénéité des études, empêchant la pratique d’une méta-analyse.25 D’une manière générale, il a été à ce jour difficile de mettre en évidence un effet de la décision médicale partagée sur des impacts cliniques tels que l’observance, les études s’étant surtout penchées sur la satisfaction du patient.26
Lafigure 2 tente de représenter ce changement de paradigme. La médecine traditionnelle des maladies est représentée à gauche sous la forme d’une « consultation » ayant une forme asymétrique : cette asymétrie est nécessaire car la médecine est la rencontre d’un médecin et d’un patient qui vient le voir parce qu’il souhaite bénéficier de son métier. Au milieu, on voit deux personnes engagées dans une « conversation » qui, elle, est totalement symétrique : elle pourrait représenter ce que doit faire ce que l’on appelle « éducation thérapeutique du patient », qui vise à partager des informations sur la maladie, son traitement, les préférences du patient et du médecin, leurs priorités, etc., pour arriver à la possibilité d’une décision médicale partagée. La partie droite de la figure représente le changement de paradigme qui consiste à superposer ces deux conceptions : les deux postures doivent être présentes, en même temps.
La
Références
1. Veterans Administration Cooperative study group on antihypertensive agents. Effects of treatment on morbidity in hypertension. Results in patients with diastolic blood pressure averaging 90 through 114 mmHg. JAMA 1970;213:1143-52.
2. Vrijens B, Antoniou S, Burnier M, de la Sierra A, Volpe M. Current situation of medication adherence in hypertension. Front Pharmacol 2017;8:100.
3. Kawalec P, Holko P, Gawin M, Pilc A. Effectiveness of fixed-dose combination therapy in hypertension: systematic review and meta-analysis. Arch Med Sci 2018;14:1125-36.
4. Kim SJ, Kwon OD, Cho B, Oh, S-W, Lee CM, Choi HC. Effects of combination drugs on antihypertensive medication adherence in a real-world setting: a Korean nationwide study. BMJ Open 2019;9:e029862.
5. Xu T, Yu X, Ou S, Liu X, et al. Adherence to antihypertensive medications and stroke risk: a dose-response meta-Analysis. J Am Heart Assoc 2017;6:e006371.
6. Hameed MA, Dasgupta I. Medication adherence and treatment-resistant hypertension: a review. Drugs in Context 2019;8:212560.
7. Mennini FS, Marcellusi A, von der Schulenburg JM, et al. Cost of poor adherence to anti-hypertensive therapy in five European countries. Eur J Health Econ 2015;16:65-72.
8. Lehane E, McCarthy G. Intentional and unintentional medication non-adherence: a comprehensive framework for clinical research and practice? A discussion paper. Int J Nurs Studies 2007;44:1467-77.
9. Molloy GJ, Messerli-Bürgy N, Hutton G, Wikman A, Perkins-Porras L, Steptoe A. Intentional and unintentional non-adherence to medications followingan acute coronary syndrome: A longitudinal study. J Psychosom Res 2014;76:430-2.
10. Lindquist LA, Go L, Fleisher J, Jain N, Friesema E, Baker DW. Relationship of health literacy to intentional and unintentional non-adherence of hospital discharge medications. J Gen Intern Med 2011;27:173-8.
11. Tversky A, Kahneman D. Judgment under uncertainty: heuristics and biases. Science 1974;185:1124-31.
12. Morin E. Introduction à la pensée complexe. Paris : Seuil, 2005.
13. Reach G. The mental mechanisms of patient adherence to long-term therapies – Mind and care. Springer, Coll Philosophy and Medicine, 2015.
14. Phillips LS, Branch WT, Cook CB, et al. Clinical inertia. Ann Intern Med 2001;135:825-34.
15. Crowley MJ, Smith VA, Olsen MK, et al. Treatment intensification in a hypertension telemanagement trial: clinical inertia or good clinical judgment? Hypertension 2011;58:552-8.
16. Okonofua EC, Simpson KN, Jesri A, Rehman SU, Durkalski VL, Egan BM. Therapeutic inertia is an impediment to achieving the Healthy People 2010 blood pressure control goals. Hypertension 2006;47:345-51.
17. Parchman ML, Pugh JA, Romero RL, Bowers KW. Competing demands or clinical inertia: the case of elevated glycosylated hemoglobin. Ann Fam Med 2007;5:196-201.
18. Reach G. Inertie clinique, une critique de la raison médicale (préface de Joël Ménard). Springer, 2012.
19. Choudhry NK, Anderson GM, Laupacis A, Ross-Degnan D, Normand SLT, Soumerai SB. Impact of adverse events on prescribing warfarin in patients with atrial fibrillation: matched pair analysis. BMJ 2006;332:141-5.
20. Ratanawongsa N, Karter AJ, Parker MM, et al. Communication and medication adherence: The Diabetes Study of Northern California. JAMA Intern Med 2013;173:210-8.
21. Zikmund-Fisher BJ, Hofer TP, Klamerus ML, Kerr EA. First things first: difficulty with current medications is associated with patient willingness to add new ones. Patient 2009;2:221-31.
22. Nguyen GC, LaVeist TA, Harris ML, et al. Patient trust-in-physician and race are predictors of adherence to medical management in inflammatory bowel disease. Inflamm Bowel Dis 2009;15:1233-9.
23. Thom DH; Stanford Trust Study Physicians. Physician behaviors that predict patient trust. J Fam Pract 2001;50:323-8.
24. Origgi G. Qu’est-ce que la confiance ? Paris : Éditions Vrin, Coll. Chemins Philosophiques, 2008.
25. Johnson RA, Huntley A, Hughes RA, et al. Interventions to support shared decision making for hypertension: a systematic review of controlled studies. Health Expect 2018;21:1191-207.
26. Shay LA, Lafata JE. Where is the evidence? A systematic review of shared decision making and patient outcomes. Med Decis Making 2015;35:114-31.
2. Vrijens B, Antoniou S, Burnier M, de la Sierra A, Volpe M. Current situation of medication adherence in hypertension. Front Pharmacol 2017;8:100.
3. Kawalec P, Holko P, Gawin M, Pilc A. Effectiveness of fixed-dose combination therapy in hypertension: systematic review and meta-analysis. Arch Med Sci 2018;14:1125-36.
4. Kim SJ, Kwon OD, Cho B, Oh, S-W, Lee CM, Choi HC. Effects of combination drugs on antihypertensive medication adherence in a real-world setting: a Korean nationwide study. BMJ Open 2019;9:e029862.
5. Xu T, Yu X, Ou S, Liu X, et al. Adherence to antihypertensive medications and stroke risk: a dose-response meta-Analysis. J Am Heart Assoc 2017;6:e006371.
6. Hameed MA, Dasgupta I. Medication adherence and treatment-resistant hypertension: a review. Drugs in Context 2019;8:212560.
7. Mennini FS, Marcellusi A, von der Schulenburg JM, et al. Cost of poor adherence to anti-hypertensive therapy in five European countries. Eur J Health Econ 2015;16:65-72.
8. Lehane E, McCarthy G. Intentional and unintentional medication non-adherence: a comprehensive framework for clinical research and practice? A discussion paper. Int J Nurs Studies 2007;44:1467-77.
9. Molloy GJ, Messerli-Bürgy N, Hutton G, Wikman A, Perkins-Porras L, Steptoe A. Intentional and unintentional non-adherence to medications followingan acute coronary syndrome: A longitudinal study. J Psychosom Res 2014;76:430-2.
10. Lindquist LA, Go L, Fleisher J, Jain N, Friesema E, Baker DW. Relationship of health literacy to intentional and unintentional non-adherence of hospital discharge medications. J Gen Intern Med 2011;27:173-8.
11. Tversky A, Kahneman D. Judgment under uncertainty: heuristics and biases. Science 1974;185:1124-31.
12. Morin E. Introduction à la pensée complexe. Paris : Seuil, 2005.
13. Reach G. The mental mechanisms of patient adherence to long-term therapies – Mind and care. Springer, Coll Philosophy and Medicine, 2015.
14. Phillips LS, Branch WT, Cook CB, et al. Clinical inertia. Ann Intern Med 2001;135:825-34.
15. Crowley MJ, Smith VA, Olsen MK, et al. Treatment intensification in a hypertension telemanagement trial: clinical inertia or good clinical judgment? Hypertension 2011;58:552-8.
16. Okonofua EC, Simpson KN, Jesri A, Rehman SU, Durkalski VL, Egan BM. Therapeutic inertia is an impediment to achieving the Healthy People 2010 blood pressure control goals. Hypertension 2006;47:345-51.
17. Parchman ML, Pugh JA, Romero RL, Bowers KW. Competing demands or clinical inertia: the case of elevated glycosylated hemoglobin. Ann Fam Med 2007;5:196-201.
18. Reach G. Inertie clinique, une critique de la raison médicale (préface de Joël Ménard). Springer, 2012.
19. Choudhry NK, Anderson GM, Laupacis A, Ross-Degnan D, Normand SLT, Soumerai SB. Impact of adverse events on prescribing warfarin in patients with atrial fibrillation: matched pair analysis. BMJ 2006;332:141-5.
20. Ratanawongsa N, Karter AJ, Parker MM, et al. Communication and medication adherence: The Diabetes Study of Northern California. JAMA Intern Med 2013;173:210-8.
21. Zikmund-Fisher BJ, Hofer TP, Klamerus ML, Kerr EA. First things first: difficulty with current medications is associated with patient willingness to add new ones. Patient 2009;2:221-31.
22. Nguyen GC, LaVeist TA, Harris ML, et al. Patient trust-in-physician and race are predictors of adherence to medical management in inflammatory bowel disease. Inflamm Bowel Dis 2009;15:1233-9.
23. Thom DH; Stanford Trust Study Physicians. Physician behaviors that predict patient trust. J Fam Pract 2001;50:323-8.
24. Origgi G. Qu’est-ce que la confiance ? Paris : Éditions Vrin, Coll. Chemins Philosophiques, 2008.
25. Johnson RA, Huntley A, Hughes RA, et al. Interventions to support shared decision making for hypertension: a systematic review of controlled studies. Health Expect 2018;21:1191-207.
26. Shay LA, Lafata JE. Where is the evidence? A systematic review of shared decision making and patient outcomes. Med Decis Making 2015;35:114-31.