1 Les événements traumatogènes (susceptibles d’induire un TSPT [trouble de stress post-traumatique]) sont des événements soudains et imprévus qui confrontent à une menace pour la vie ou l’intégrité physique ainsi que l’ensemble des agressions sexuelles.
2 Les personnes affectées peuvent développer des troubles aigus dès les premières heures et dans le premier mois (dissociation, stress traumatique aigu). La présence ou l’absence de ces symptômes n’est pas prédictive de l’évolution vers une pathologie chronique (TSPT).
3 Les cellules d’urgence médico-psychologique interviennent dans le cadre des SAMU à la suite d’un appel au 15 en cas d’événements traumatogènes collectifs (accidents, attentats, catastrophes, morts violentes en public…) dans l’immédiat et le mois qui suit l’événement.
4 Le TSPT associe des reviviscences (réactualisation de la scène traumatique produisant une grande détresse), des symptômes d’évitement, un état d’alerte, des troubles cognitifs et des émotions négatives, pendant une durée supérieure à un mois. La chronicisation est fréquente, de même que les comorbidités (dépression caractérisée, addictions, suicidalité).
5 De nombreuses personnes souffrant de TSPT ne cherchent pas d’aide spécialisée pour de multiples raisons : sentiment de honte, de culpabilité, évitement. Pourtant, ce trouble se soigne. Les omnipraticiens et les autres spécialistes ont un rôle fondamental de dépistage et d’orientation. La recherche d’antécédents d’événements traumatogènes devrait faire partie de toute anamnèse.
6 Le traitement de première ligne du trouble de stress post-traumatique est psychothérapique. L’efficacité des thérapies cognitivo-comportementales centrées sur le traumatisme et de l’eye movement desensitization and reprocessing (EMDR) est bien démontrée. En France, bien que peu d’essais cliniques aient été menés à ce jour les thérapies psychodynamiques sont fréquemment pratiquées.
7 Les antidépresseurs inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine sont indiqués lorsque la psychothérapie est peu efficace ou refusée par le patient, et en cas de dépression caractérisée associée. Les benzodiazépines ne sont jamais indiquées en traitement de fond.
8 Le TSPT concerne également les enfants, même très jeunes. Il interfère avec le développement de l’enfant dans tous les domaines : affectif, cognitif, socialisation. Tout changement dans le comportement de l’enfant après une confrontation à un événement traumatogène doit alerter.
9 Lorsque l’événement résulte d’une infraction (agression, attentat), le certificat médical initial et l’accompagnement médico-judiciaire sont fondamentaux pour la reconnaissance du statut de victime et l’obtention des droits qui lui sont liés.