Deux publications préliminaires ont montré que le plasma de patients convalescents était bien toléré et pouvait améliorer des formes graves en neutralisant la charge virale et en baissant rapidement la CRP. Même si on doit être prudent au vu des faibles effectifs, la FDA a récemment approuvé le principe de ce traitement, et de nombreux essais ont débuté aux États-Unis et en France. L’Académie de médecine recommande de prélever dès à présent des sujets immunisés ayant des titres d’anticorps élevés, afin de préparer des immunoglobulines hyperimmunes (IGHI). Avantages : risque de transmission virale réduit grâce aux procédés d’inactivation, meilleure qualification du produit, amélioration de la qualité et du niveau de preuve des études qui seront menées du fait de la standardisation des lots, apport d’immunoglobulines antipneumococciques et antigrippales chez des sujets à risque de surinfection. Les IGHI pourraient être utilisées non seulement dans les formes graves, mais surtout lors de la sortie du confinement, en association avec le dépistage sérologique, en prévention chez les proches séronégatifs de malades, en particulier dans les Ehpad. Chez les sujets fragiles à risque de forme grave, elles pourraient être injectées précocement. Une urgence pour l’Académie, qui rappelle que la production industrielle et la mise sur le marché d’anti­corps monoclonaux recombinants, nécessaires pour l’avenir, prendront plus de temps. Christian Deleuze

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