Les infections invasives à méningocoques (IIM) sont graves, imprévisibles, et de diagnostic difficile en phase précoce. Le taux de létalité est estimé à 12 %, et la proportion de survivants présentant des séquelles s’élève à 20 - 25 %, avec un impact psychologique et physique considérable. La fréquence des formes atypiques augmente comme les pneumonies, les épiglottites ou les formes avec signes gastro-intestinaux. Ces formes, souvent associées aux sérogroupes W et Y, compliquent le diagnostic et augmentent le risque de mortalité.
Dans un contexte où les IIM touchent le plus souvent des individus sans antécédents médicaux sous-jacents, la prévention en population générale est désormais indispensable.
Actuellement, la stratégie de prévention des IIM repose sur deux axes principaux : la vaccination et l’antibioprophylaxie de l’entourage des cas confirmés.
Les vaccins conjugués visant les sérotypes ACWY assurent une protection individuelle et collective, notamment en réduisant le portage des souches méningococciques. Plus récemment, l’efficacité et la tolérance, chez les enfants et les adolescents, des vaccins ciblant le sérogroupe B a été démontrée.
L’ajustement des recommandations vaccinales, basé sur les données épidémiologiques récentes, vise ainsi à protéger les populations les plus vulnérables, en particulier les enfants et adolescents. Ainsi, la vaccination méningococcique ACWY et la vaccination contre le méningocoque B deviennent obligatoires chez les nourrissons. La vaccination méningococcique ACWY est recommandée chez les adolescents de 11 à 14 ans, avec un rattrapage pour les jeunes adultes de 15 à 25 ans. La vaccination méningocoque B des adolescents est remboursée.
Au décours d’une exposition, la prophylaxie pour les sujets contacts se fait par rifampicine, avec des alternatives possibles comme la ciprofloxacine ou les céphalosporines de 3e génération.
Face à la sévérité et à l’imprévisibilité des infections invasives à méningocoques, la prévention par la vaccination constitue l’outil le plus efficace pour réduire leur incidence et leurs conséquences dramatiques. La Société française de pédiatrie et l’Association française de pédiatrie ambulatoire s’inscrivent pleinement dans la stratégie de prévention vaccinale et participent activement aux efforts de sensibilisation et de soutien de la politique de couverture vaccinale.