Ronflement :
– bruit lié à la vibration des parois nasopharyngées provoqué par le rétrécissement du calibre des voies aériennes supérieures au cours du sommeil ;
– en général physiologique et sans autre conséquence que sociale sauf s’il s’accompagne d’apnées.
Fatigue : souvent confondue ou associée à la somnolence, qu’on peut coter avec le questionnaire d’Epworth.
Fréquence :
– ronflement : 35 % après 50 ans chez l’homme et la femme ;
– syndrome d’apnées du sommeil : respectivement 4 et 2 %.
Facteurs favorisants : prise de poids, consommation d’alcool, fatigue intense, obstruction nasale associée.
Chez l’adulte, devant ronflement + fatigue ou somnolence : toujours évoquer un syndrome d’apnées du sommeil (SAS).

Quand suspecter un SAS ?

Signes nocturnes : ronflement sévère et quotidien, étouffement ou suffocation nocturne, éveils répétés, sommeil non réparateur, nycturie, céphalées matinales.
Signes diurnes : asthénie, somnolence diurne pathologique (score à l’échelle d’Epworth > 11/24), difficultés de concentration, de mémorisation ; irritabilité, trouble de l’humeur, endormissement au volant, accident ou presqu’accident.
Très évocateurs : HTA résistante ou difficile à équilibrer, coronaropathie, arythmie cardiaque par FA ; diabète ; hypothyroïdie ; obésité ; AVC ; glaucome ; trouble de l’humeur résistant au traitement.
Rechercher un terrain allergique.
Examiner les voies aériennes supérieures.
Explorer par polygraphie ventilatoire (PV) de dépistage ; préférer polysomnographie nocturne (PSG) si réveils nocturnes ou suspicion d’un autre trouble associé (insomnie, impatiences, mouvements périodiques de jambes, cauchemars, bruxisme…).

Prendre en charge

Éviter les somnifères, les benzodiazépines, l’alcool le soir.
Prévenir le patient du risque éventuel d’endormissement au volant (médico-légal).
Traitement positionnel : éviter de dormir sur le dos.
Maintenir ou réduire son poids.
Traiter toute obstruction nasale qui augmente les difficultés au passage de l’air.
Ventilation à pression positive (traitement de référence).
Orthèses d’avancée mandibulaire : chez les patients avec symptômes moins sévères et pas de surpoids important, après avis d’un dentiste ou orthodontiste et d’un spécialiste du sommeil.
Encadre

Autoquestionnaire d’Epworth

Vous arrive-t-il de somnoler ou de vous endormir (dans la journée) dans les situations suivantes ?

0 : si c’est exclu. « Il ne m’arrive jamais de somnoler ».

1 : si ce n’est pas impossible. « Il y a un petit risque ».

2 : si c’est probable. « Il pourrait m’arriver de somnoler ».

3 : si c’est systématique. « Je somnolerai à chaque fois ».

– pendant que vous êtes occupé à lire un document ;

– devant la télévision ou au cinéma ;

– assis inactif dans un lieu public (salle d’attente, théâtre, cours, congrès…) ;

– passager depuis au moins 1 h sans interruption d’une voiture ou d’un transport en commun ;

– allongé pour une sieste, lorsque les circonstances le permettent ;

– en position assise au cours d’une conversation (ou au téléphone) avec un proche ;

– tranquillement assis à table à la fin d’un repas sans alcool ;

– dans une voiture immobilisée depuis quelques minutes dans un embouteillage.

Total : de 0 à 24. Si > 11 : somnolence diurne excessive.

Encadre

Critères diagnostiques du SAHOS

Au moins 3 des symptômes cliniques diurnes ou nocturnes cités ci-contre non expliqués par un autre trouble du sommeil, un médicament ou autres substances, ou une pathologie associée

ET

Indice d’apnées-hypopnées (IAH) à la PV ou à la PSG > 5/h

OU

– IAH > 15 et < 30 à la PSG avec somnolence diurne sévère et/ou risque accidentel

ou

– IAH > 15 et < 30 chez les patients avec comorbidité cardiovasculaire ou respiratoire grave

SAS : léger si IAH entre 5 et 15, modéré si entre 15 et 30, sévère si > 30.

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