L’enseignement de l’anatomie doit se repenser avec une participation plus active des étudiants. Dans l’idéal, l’enseignement doit être mobile, facile, ludique, personnalisable. L’usage massif des smartphones, la dématérialisation des contenus, la puissance des algorithmes et le développement de l’intelligence artificielle (IA) ouvrent des perspectives nouvelles. L’IA au service de l’enseignement de l’anatomie apporte un progrès dans l’ingénierie des connaissances, les modèles 3D, le suivi et l’analyse des traces d’apprentissage. C’est dans cette démarche que l’application mobile Anatopass a été développée. L’apprenant réalise de courtes sessions pédagogiques de sept minutes, interactives, associées à des questions générées et corrigées automatiquement par le système. Les traces d’apprentissage sont enregistrées afin d’adapter la nature des questions et leur difficulté au niveau de l’apprenant. À ce stade de son développement, Anatopass est un premier prototype opérationnel qui ne couvre que l’ostéologie humaine. Il comporte 733 objectifs, avec trois niveaux de difficulté, aboutissant au total à 106 916 questions générées par le système. Cette application innovante disruptive a besoin, pour se développer, d’une appropriation massive par les étudiants et les enseignants d’autres établissements. Il reste à effectuer un travail important pour couvrir toute l’anatomie humaine, ajouter les fonctions des structures anatomiques et faire le lien avec les maladies et leurs traitements.
Olivier Palombi, anatomie et neurochirurgie, CHU de Grenoble, université des Alpes, Grenoble, France
27 septembre 2022