Syndrome sous-estimé et diagnostiqué tardivement.
Concerne 2 à 4 % des enfants (3-8 ans).

Facteurs en cause

Hypertrophie des amygdales et des végétations.
Morphologie avec maxillaires étroits.
Obésité.
Prématurité.
Terrain allergique, asthme.
Hérédité.

Signes cliniques d’alerte

Ronflement (mais attention car inconstant).
Respiration buccale, vigilance chez l’enfant gardant la bouche béante durant la journée.
Position de sommeil : assis, tête en hyperextension.
Sueurs nocturnes (pyjama ou oreiller mouillé le matin).
Nycturie primaire ou secondaire.
Céphalée au réveil.
Hyperactivité, agitation psychomotrice.
Baisse des performances scolaires.
Trouble de la croissance staturo-pondérale (obésité, cassure de la courbe…).

Évaluation

Examen morphologique maxillo-facial (visage oblong, rétrognathie, anomalies génétiques ?).
Nasofibroscopie (par un ORL) : amygdales et végétations.
Analyse de la courbe staturo-pondérale.
Polysomnographie (non systématique) : permet de calculer l’index d’apnée-hypopnée (IAH), nombre d’apnées par heure :
• > 1 : il est pathologique ; > 5 : SAOS avec somnolence, difficultés d’apprentissage et ronflement ;
• entre 2 et 5, il est dit léger ; entre 5 et 10 : modéré ; > 10 : sévère.

Prise en charge

Ablation des amygdales et des végétations en première intention dans la majorité des cas avant 6 ans (encadré).
Traitement orthodontique fonctionnel par disjoncteur maxillaire (but : disjoindre les sutures intermaxillaires et interpalatines médianes, non synostosées chez l’enfant. Aide la respiration en rétablissant l’équilibre en largeur entre les machoires).
Équilibration du poids.
Ventilation nocturne par PPC d’au moins 6 cm d’H2O délivrée par un masque nasal (plus rarement naso-buccal ou facial) indiquée si SAOS sévère, persistant après chirurgie ou si obstruction non opérable.

Encadre

Adéno-amygdalectomie : comment ?

Adénoïdectomie classique : à la curette par voie buccale. Plus de 90 % : en ambulatoire

Amygdalectomie la plus pratiquée : totale, extracapsulaire, emportant l’amygdale. Plus de 50 % des patients sont soulagés (moins si surpoids ou pathologie associée).

Partielle, intracapsulaire (enlève le tissu amygdalien véritablement obstructif) : tend à devenir la norme. Faible risque de repousse, mais moins algique, hémorragique, reprise alimentaire plus précoce. De plus en plus d'exerèses par radiofréquence dans le SAS car moins de douleur et de risque de saignement.

En ambulatoire après 3 ans, en l’absence de comorbidités majorant le risque respiratoire et d’anomalie de l’hémostase. S’assurer de la bonne compréhension des consignes par les parents et de leur possibilité de consulter jour et nuit.

Ressources
reseau-morphee.fr et plus particulièrement le nouveau site sur le sommeil de 0 à 18 ans : https://sommeilenfant.reseau-morphee.fr/
Société française de recherche et médecine du sommeil : sfrms-sommeil.org
À lire : Eugène J. Un sommeil de marmotte. Albi: Un autre RegArt; 2017.

Dans cet article

Ce contenu est exclusivement réservé aux abonnés
essentiel

10 % des enfants ronflent et 2 à 4 % sont des apnéiques.

Ne pas passer à côté du diagnostic au vu des conséquences médicales, psychologiques et scolaires.

L’hypertrophie des amygdales est physiologique chez les enfants et ne requiert pas de gestes ORL en dehors de l’apnée du sommeil, de certaines indications et des infections à répétition.

Dans les bilans de TDAH, dépister systématiquement le SAS.