La conservation d’organes est définie comme l’ensemble des procédés qui s’attachent à protéger le greffon des conséquences de l’anoxie entre le moment de sa déafférentation vasculaire chez le donneur et celui de sa revascularisation chez le receveur. Longtemps, elle s’est appuyée sur le principe selon lequel l’hypothermie (4,5 à 8 °C), distribuée par la perfusion initiale de solutions de conservation dans les vaisseaux du greffon, atténuait les méfaits de l’ischémie.
La pénurie en greffons et la nécessité d’élargir les critères de sélection des greffons ont conduit à imaginer des conservations dy-namiques à l’aide de machines de perfusion continue initialement hypothermiques oxygénées et actuellement normothermiques oxygénées. Plus que l’allongement de la durée de conservation, les perfusions normothermiques oxygénées permettent de tester, sélectionner les greffons avant l’implantation, programmer la greffe en dehors de l’urgence. Elles permettront dans un avenir proche de réparer voire transformer le greffon pour améliorer sa fonction initiale et sa survie au long cours.

Karim Boudjema, chirurgie hépatobiliaire et digestive, hôpital Pontchaillou, Rennes

13 octobre 2020

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