Chaque jour, 23 nouveaux patients sont inscrits sur une liste d’attente pour une greffe, mais seules 17 greffes sont réalisées et 2 patients décèdent faute de greffon. Ce déséquilibre persiste malgré une légère amélioration de l’activité (+ 5,5 %). Le besoin reste largement supérieur à l’offre, en particulier pour la greffe rénale, qui représente le plus grand écart. Les greffes cardiaques, pulmonaires, hépatiques et rénales sont toutes concernées par cette tension. Depuis 2019, le nombre d’inscrits sur la liste d’attente a diminué pour certaines indications du fait d’un traitement plus efficace de la maladie causale (carcinomes hépatocellulaires et hépatite C pour le foie, mucoviscidose pour le poumon), alors que pour le rein ce nombre a augmenté de 34 %. Le délai médian entre l’inscription et la greffe augmente également, atteignant trente-trois mois pour le rein.Pour agir sur la pénurie, plusieurs leviers sont identifiés :– prévention et traitement des pathologies sources d’insuffisance d’organes ;– optimisation du recensement des donneurs potentiels et augmentation des donneurs vivants pour le rein ;– réduction du taux d’opposition, qui augmente ces dernières années ;– amélioration de la prise en charge en réanimation ;– reconditionnement des greffons via des machines de perfusion ;– réduction des délais et meilleure compatibilité.Les projections sur vingt ans montrent que les besoins vont croître, en particulier à cause du vieillissement de la population et de l’augmentation des pathologies chroniques. En parallèle, le nombre de donneurs potentiels risque de diminuer (en raison, par exemple, de la baisse des décès par accident vasculaire cérébral). Malgré des marges d’amélioration, le déficit entre l’offre et la demande de greffes ne pourra être comblé avant plusieurs décennies.Devant ce constat, la xénogreffe offre un espoir important mais qu’il convient de tempérer.

Régis Bronchard, Agence de la biomédecine

29 avril 2025