La télémédecine est de la médecine enrichie de moyens modernes de communication. Téléconsultation, télé-expertise, téléassistance, télésurveillance sont autant d’outils qui ont amélioré notre mode d’exercice au contact du malade. Des dérives sont possibles, qui feraient perdre à la télémédecine sa puissance, et à notre métier son éthique. Quelques règles de bonnes pratiques, qui tombent sous le sens, méritent d’être rappelées. Ainsi la télémédecine doit : – être pratiquée dans le cadre de l’e-santé. Un espace dédié, où le dossier médical personnel de chaque patient est accessible à tous les assurés, dédié, entretenu et sécurisé par l’État ; – préserver la notion d’interactions où soignants et soignés peuvent échanger, se comprendre et où les pratiques peuvent être évaluées ; – rester un exercice humain, où le patient est au centre de tout et le soignant omniprésent, gardant le contrôle et l’annonce des diagnostics et des décisions thérapeutiques ; – rester une pratique clinique qui préserve l’espace de confiance en conscience qu’est le colloque singulier, surtout lorsque la technologie vient interposer entre malade et soignant des outils de distanciation ; – éviter de faire de la médecine un espace commercial où la prestation de service prend le dessus sur l’acte de soins ; – être enseignée, dans le cadre de la formation continue, et désormais en formation initiale au sein de chaque spécialité. L’heure n’est donc plus à la résistance. La télémédecine est le mode d’exercice actuel et futur de la médecine. Il nous faut apprendre à la maîtriser.

Karim Boudjema, service de chirurgie hépatobiliaire et digestive, hôpital Pontchaillou, CHU de Rennes, France

15 mars 2022