Plusieurs militaires déployés en Afrique consultent pour des brûlures cutanées (fig. 1a). Ils pensent avoir été victimes de cantharides.

La cantharide, Lytta vesicatoria, est un coléoptère de 12 à 21 mm de long (fig. 2), dont l’aire géographique s’étend de l’Europe méridionale et centrale à l’Asie, en passant par l’Afrique tempérée et l’Amérique. Cet insecte sécrète sur tout son corps une substance toxique, la cantharidine, qui provoque des brûlures cutanées et muqueuses. En raison du délai entre le contact vésicant et la réaction cutanée, l’origine peut échapper au patient.
Les zones découvertes (cou, bras, visage parfois) sont exposées mais aussi le tronc et les fesses. L’insecte peut laisser des traces caustiques sur du linge séchant en plein air, comme c’est probablement le cas ici.
La douleur est suivie d’un érythème où apparaissent des phlyctènes à centre parfois cyanique (fig. 1b). Ces vésicules contiennent de la cantharidine : il faut éviter de les gratter pour ne pas multiplier les lésions. La brûlure peut être isolée ou dessiner un trajet rappelant un zona. L’œdème local, même important et douloureux, n’a pas de caractère de gravité. En revanche, une atteinte oculaire (conjonctives) nécessite un traitement ophtalmique adapté.
Après désinfection cutanée et évacuation du liquide phlycténulaire (sans le répandre ++ ; fig. 1c), on applique une crème antiseptique (sulfadiazine argentique sous pansement). Un antalgique (type paracétamol) peut être nécessaire. L’amélioration est nette en 3 jours (fig. 1d) et la guérison effective en 10 jours (fig. 1e).

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