Un patient de 38 ans se plaint depuis plusieurs semaines d’un prurit généralisé à prédominance nocturne, d’asthénie, d’épisodes fugaces de myalgies, sans lésions dermatologiques. Il habite à la montagne et a des chiens et des chiots. Pas de voyage récent hors métropole.

Le bilan montre une hyperéosinophilie marquée, mais les hémocultures à la recherche d’une parasitose sont normales ; la sérologie de toxocarose est positive (Toxocara canis).

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T. canis et T. cati sont des vers ronds para- sites à l’état adulte du système digestif des chiens et des chats. L’homme se contamine soit en ingérant des œufs embryonnés (qui vont libérer des larves au niveau duodénal pour ensuite migrer dans l’organisme par voie sanguine), soit en consommant de la viande crue ou peu cuite hébergeant des larves vivantes. Chez l’homme, on ne retrouve jamais de vers adultes dans les selles.
En France, les signes cliniques sont généralement modérés : douleurs digestives, manifestations allergiques, myalgie, toux, asthénie, insomnie.
Les tableaux sévères, liés aux infestations massives, restent l’apanage des pays à faible niveau économique : syndrome de larva migrans viscéral avec amaigrissement, fièvre, dyspnée, hépatosplénomégalie, manifestations urticariennes, cardiaques, neurologiques. La forme oculaire (uvéite) peut conduire à une destruction rétinienne chez l’enfant ou l’adulte jeune.
L’hyperéosinophilie est classique mais n’est pas spécifique. Seule la sérologie (ELISA + Western-Blot) fait le diagnostic.
Le traitement repose sur l’albendazole (Zentel) : 10-15 mg/kg/j en 2 prises pendant 15 jours au minimum. En cas d’échec (25 %) : diéthylcarbamazine (Notézine), à l’hôpital, 4 mg/kg/j (dose à atteindre progressivement) pendant 3 semaines.
La prévention est essentielle : hygiène des mains et nettoyage des litières avec des gants, déparasitage régulier des animaux de compagnie, couverture des bacs à sable en dehors des périodes de jeu…

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