Jeanine, 81 ans, consulte pour une formation nodulaire de couleur blanche apparue depuis deux mois au niveau du canthus interne droit. Cette lésion, qui augmente progressivement de taille (figure, flèche bleue), la gêne lors des mouvements palpébraux. Une exérèse est réalisée.
Texte

Le carcinome sébacé de la paupière est une tumeur rare (entre 1 et 5 % des tumeurs palpébrales), observée le plus souvent chez les femmes de plus de 60 ans. Généralement agressive, elle se développe aux dépens de la glande de Meibomius, de la glande de Zeis ou de la glande sébacée de la caroncule.

Cliniquement, son aspect initial s’apparente à un chalazion ou à une blépharite. La lésion peut évoluer en s’ulcérant, prenant alors l’aspect d’un carcinome basocellulaire. Plusieurs formes cliniques sont décrites :

  • nodulaire, avec une formation sphérique souvent de couleur jaune ;
  • infiltrante, se caractérisant par un développement diffus et mal limité au niveau de l’épiderme de la paupière. Un épaississement du bord palpébral ainsi qu’une madarose (chute des cils) sont possibles.

Le diagnostic est souvent posé tardivement (diagnostic effectué en première intention dans 30 % des cas) au vu du tableau clinique initial peu spécifique.

Histologiquement, des cellules à cytoplasme vacuolisé de couleur blanche très claire et avec des noyaux hyperchromatiques de grande taille sont observées.

L’évolution se caractérise par un développement métastatique locorégional et orbitaire dans 15 à 20 % des cas, pour ce carcinome agressif.

Le traitement repose en premier lieu sur l’exérèse chirurgicale, complétée par une radiothérapie en cas d’extension locorégionale. 

Au total, tout chalazion découvert chez un patient de plus de 60 ans doit être considéré comme hautement suspect, jusqu’à preuve du contraire.

Une question, un commentaire ?

promo