L’arrivée de l’automne marque le retour des cueillettes de champignons, mais aussi des risques d’intoxications, encore trop fréquentes et parfois graves.

Des confusions fréquentes et pouvant être dangereuses

L’analyse des données de 2024 révèle que, sur la période du 1er juillet au 31 décembre, 1 363 personnes ont contacté un Centre antipoison après avoir consommé des champignons en France hexagonale. Si la plupart des intoxications étaient bénignes, 3,1 % étaient de gravité forte, avec notamment trois décès et trois cas d’insuffisance rénale chronique. Les symptômes étaient majoritairement digestifs : douleurs abdominales, nausées, vomissements, diarrhées.

Les confusions entre les girolles ou les chanterelles et le clitocybe de l’olivier figurent parmi les plus fréquentes pour la saison 2024. Ce dernier entraîne des troubles digestifs pouvant être sévères et causer une déshydratation. Comme pour les années précédentes, les confusions les plus graves rapportées impliquaient souvent l’amanite phalloïde, qui peut être prise pour une coulemelle. L’amanite phalloïde est responsable d’hépatites parfois mortelles.

Depuis juillet 2025, environ 500 intoxications ont été recensés par les Centres antipoison. Le pic est généralement atteint en octobre.

Ces intoxications résultent de plusieurs causes :

  • Confusion d’une espèce comestible avec une espèce toxique, parfois en raison d’une identification erronée par une application de reconnaissance de champignons sur smartphone.
  • Consommation de champignons comestibles en mauvais état, mal conservés ou insuffisamment cuits.

De tableaux cliniques variés

Il est important pour le médecin généraliste – souvent premier acteur de santé consulté – de bien connaître les manifestations cliniques d’une intoxication aux champignons. Identifier l’espèce responsable n’est pas indispensable : ce sont les symptômes qui orientent le diagnostic et la prise en charge. Il faut nomment distinguer deux groupes de syndromes : ceux à latence courte (< 6 h après ingestion) et ceux à latence longue (> 6 h après ingestion), comme indiqué dans notre article : https ://www.larevuedupraticien.fr/article/intoxications-aux-champignons-quel-raisonnement

Rappel des bonnes pratiques

L’Anses, les Centres antipoison et la Direction générale de la santé recommandent de :

  • Ramasser uniquement les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles.
  • Au moindre doute sur l’identification d’un des champignons, ne pas consommer la récolte avant de l’avoir faite contrôler par un spécialiste en la matière : pharmacien ou association de mycologie.
  • Ne jamais donner à manger les champignons cueillis à de jeunes enfants.
  • Ne pas se fier aux applications de reconnaissance de champignons sur smartphone, en raison du risque élevé d’erreur.
 

L’ensemble des bonnes pratiques à adopter avant, pendant et après la cueillette de champignons est rappelé ici : https ://www.anses.fr/fr/content/intoxications-liees-la-cueillette-de-champignons-restez-vigilants et dans la figure ci-contre.

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