Le rapport 2024 de la commission sur la démence du Lancet fait passer de douze à quatorze le nombre de facteurs de risque modifiables reconnus dans la démence ; 45 % des démences seraient évitables en agissant sur ces différents aspects.

Les démences regroupent plusieurs maladies neurodégénératives irréversibles entraînant des troubles de la mémoire, du comportement et des fonctions cognitives, comme la maladie d’Alzheimer (près de 70 % des démences), la démence vasculaire, la dégénérescence fronto-temporale ou la démence à corps de Lewy. En France, elles touchent plus de 1 200 000 personnes. Afin de mieux déterminer comment réduire l’apparition de ces maladies et limiter leur progression, une commission de la revue médicale The Lancet dédiée à la démence avait déjà publié deux rapports, en 2017 puis en 2020.

À l’issue du rapport de 2020, la commission avait identifié douze facteurs modifiables de risque de démence : un faible niveau d’éducation, la perte auditive, l’hypertension, le tabagisme, l’obésité, la dépression, l’inactivité physique, le diabète, une consommation d’alcool excessive (> 16,8 verres par semaine), la présence de traumatisme crânien, la pollution atmosphérique et l’isolement social. Agir sur ces différents facteurs tout au long de la vie réduit le risque d’avoir une démence, selon les modélisations effectuées par la commission.

Dans son rapport de 2024, paru le 31 juillet dans The Lancet, la commission a indiqué que le niveau de preuves concernant ces douze facteurs est renforcé. De plus, elle a annoncé que de récentes méta-analyses effectuées depuis le rapport de 2020 ont permis d’en ajouter deux nouveaux : la perte de vision non traitée et un taux élevé de cholestérol LDL. En prenant en compte ces deux nouveaux facteurs modifiables en plus des douze précédemment établis, les auteurs ont estimé que 45 % des démences seraient évitables en agissant tout au long de la vie par des actions préventives ou curatives sur ces différents facteurs.

Quant à d’autres facteurs de risque suspectés – comme le manque de sommeil, un régime alimentaire déséquilibré, les infections et la présence de troubles psychiatriques – les auteurs précisent que la qualité des preuves reste insuffisante à l’heure actuelle.

Pour en savoir plus
Livingston G, Huntley J, Liu KY, et al. Dementia prevention, intervention, and care: 2024 report of the Lancet standing Commission.  Lancet 2024;404(10452):572-628.
Kivipelto M, Mangialasche F, Anstey KJ. Pivotal points in the science of dementia risk reduction.  Lancet 2024;404(10452):501-3.
Santi P. Maladie d’Alzheimer : deux nouveaux facteurs de risque identifiés.  Le Monde 7 août 2024.

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