Le cancer du poumon, première cause de mortalité par cancer, est souvent diagnostiqué à un stade avancé, rendant le traitement curatif difficile. Le dépistage précoce par scanner thoracique à faible dose (CTLD) émerge comme une méthode prometteuse pour détecter des lésions pulmonaires à un stade asymptomatique dans les populations à risque.Un essai randomisé de 2011 ayant inclus plus de 53 000 fumeurs et anciens fumeurs a montré une réduction de 20 % de la mortalité par cancer du poumon avec le CTLD par rapport à la radiographie, bien que cela ait entraîné un taux élevé de faux positifs (39,1 %).
L’étude NELSON de 2020, avec 15 789 participants, a démontré une réduction de 24 % de la mortalité par cancer du poumon avec quatre dépistages par CTLD et un taux de faux positifs de seulement 2 %.Le programme International Early Lung Cancer Action Program (I-ELCAP) a inclus, en 2023, 89 404 participants et a permis la détection d’un cancer du poumon à un stade précoce chez 1,4 % des participants, avec un taux de survie de 81 % après dix ans.
Les nodules pulmonaires détectés peu-vent être classés en trois types : non solides, partiellement solides et solides. L’utilisation de modèles d’interprétation comme Lung-RADS aide à évaluer le risque de malignité des nodules et à déterminer le suivi approprié. De nombreuses solutions d’intelligence artificielle ont été développées pour une détection automatique de ces nodules, avec des performances similaires ou proches de celles d’une double lecture par des radiologues.Le scanner permet également de détecter des anomalies associées au tabagisme telles que l’emphysème – facteur de risque pour le cancer du poumon –, les calcifications vasculaires, l’ostéoporose… La détection de ces comorbidités est cruciale pour une évaluation globale du risque de cancer.L’implantation de programmes de dépistage du cancer pulmonaire par scanner à faible dose a été recommandée dans de nombreux pays. En France, la Haute Autorité de santé a récemment émis un avis favorable pour des études.
Philippe Grenier, radiologie thoracique, hôpital Foch, Suresnes, France
5 novembre 2024