L’immunothérapie allergénique – qui vise à induire une tolérance aux pneumallergènes – a beaucoup évolué ces dernières années, avec des formes sublinguales plus maniables et mieux tolérées, et dont l’efficacité est bien prouvée. Les modalités d’administration ont été fixées par les récentes recos du groupe de travail Apsi de la SFA. L’essentiel pour le médecin traitant, pour bien orienter et répondre aux questions pratiques des patients.

La groupe de travail Apsi* de la Société française d’allergologie (SFA) a rédigé fin 2021 des recommandations sur la prescription et le suivi des patients sous immunothérapie allergénique (ITA), afin d’harmoniser les pratiques de prescription et d’information. Ces recos se fondent sur une synthèse des études cliniques et des guidelines internationales sur l’ITA respiratoire.

Quelles indications ?

Pour quels patients ?

Quel mode d’administration ?

En gouttes

En comprimés

Quelle efficacité ?

Quelles contre-indications ?

  • Un asthme instable (qu’il faudra stabiliser avant d’envisager l’immunothérapie).
  • Un traitement concomitant par bêtabloquants en comprimés ou gouttes oculaires.
  • Un avis d’experts allergologues doit être demandé pour les enfants de moins de 5 ans, en cas d’eczéma atopique sévère, d’antécédents coronariens, de maladie auto-immune en rémission, d’immunodéficience primaire ou secondaire en rémission.

Rôle du médecin traitant

  • pour le pollen de cyprès : début de l’ITA sublinguale en octobre-novembre ;
  • pour le pollen de bouleau : début en janvier ;
  • pour les pollens de graminées : début en février-mars.

  • la dose peut être adaptée en fonction de l’apparition ou non de symptômes modérés. Il est possible de diminuer les doses plutôt de que d’arrêter brutalement les prises orales ;
  • en cas de grossesse, la désensibilisation peut être continuée si elle bien tolérée, mais jamais instaurée pendant la grossesse ;
  • en cas d’épigastralgies, demander au patient de garder la solution sous la langue 2 minutes puis de la recracher ;
  • en début de traitement, il est possible de prescrire des antihistaminiques ;
  • en cas de fièvre, d’infection ou de soins dentaires : arrêter l’ITA jusqu’à guérison (ou de cicatrisation en cas de soins dentaires). Si la période est < à 7 jours, reprendre le protocole à la même dose que précédemment. Si la durée de l’arrêt excède 7 jours, la dose d’ITA administrée est reprise selon le protocole de progression (à la dose successive, comme si l’infection n’avait pas eu lieu) ;
  • en cas d’effets secondaires modérés, diminuer la dose de moitié et reprendre la progression en restant à la dose qui convient au patient sans tenter d’atteindre la dose maximale.

Encadre

Drago : une application d’aide à l’observance de l’immunothérapie allergénique

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