Une équipe internationale de chercheurs a réalisé un premier pas encourageant vers une meilleure détection précoce de la prééclampsie. Publiés dans Nature, leurs travaux ont permis de déterminer, au cours de la grossesse, le « profil-type » des ARN extracellulaires circulant dans le sang maternel. Pour ce faire, ils ont collecté les ARN extracellulaires du sang de 1 800 femmes enceintes de différents âges, indices de masse corporelle (IMC), continents d’origine et stades de grossesse (de 16 à 27 semaines d’aménorrhée [SA]). Ces ARN extracellulaires proviennent de l’apoptose de cellules maternelles ou foetales. Une fois établi le « profil-type » des ARN extracellulaires au cours du deuxième trimestre, les auteurs ont observé qu’il était le même quels que soient l’âge, l’IMC et l’origine de la mère, et que les écarts à ce profil permettaient d’estimer la probabilité de prééclampsie. Avec une sensibilité de 75 % et une valeur prédictive positive de 32 %, cette technique s’avère plus efficace que la méthode standard, qui associe caractéristiques maternelles, pression artérielle (PA), dosage de marqueurs protéiques sanguins et Doppler utérin. Toutefois, cette méthode, réalisable à partir de la 16e semaine de grossesse, est trop tardive pour prescrire de l’aspirine en prophylaxie chez les mères à haut risque de prééclampsie (prescription avant 16 semaines).
François Mallordy
Détection précoce de la prééclampsie : une avancée majeure Nature 2022;601(7893):422-7. Rasmussen M, Reddy M, Nolan R, et al. RNA profiles reveal signatures of future health and disease in pregnancy. PMID : 34987224.