L’ecthyma gangrenosum est une infection cutanée grave – mais rare –, due à la bactérie Pseudomonas aeruginosa. Elle survient le plus souvent sur un terrain d’immunosuppression. Les manifestations cutanées ne sont observées que dans 1 à 6 % des cas d’infection sévère à Pseudomonas aeruginosa.
Sur le plan clinique, à la phase initiale, on objective des placards érythémateux. Progressivement, ces lésions augmentent de taille et deviennent ecchymotiques, puis vésiculo-bulleuses. In fine, le tableau se caractérise par des formations ulcérées nécrotiques de couleur gris-noir (aspect apparenté à celui d’une escarre), asymptomatiques le plus souvent. Les localisations possibles sont les creux axillaires, le périnée, les extrémités, les cuisses, et plus rarement la face.
Sur le plan histologique, les lésions sont celles d’une vascularite nécrosante avec prolifération bactérienne au niveau de la paroi vasculaire (adventice uniquement). Des élastases sécrétées par Pseudomonas aeruginosa sont mises en évidence au niveau des petits vaisseaux ; elles ont un pouvoir destructeur vasculaire, à l’origine d’hémorragies.
Le traitement doit être débuté rapidement en raison du risque de décès (entre 38 et 77 % des cas pour les patients immunodéprimés, et 15 % pour les autres). Il est souvent probabiliste, et repose sur l’administration de pristinamycine per os (1 g, 3 fois/j durant 7 jours) ou céfalexine per os (2 à 4 g/j durant 7 jours).