La sédentarité, définie comme le temps passé assis avec une dépense énergétique équivalente à celle du repos (ordinateur, télévision, tablette, jeux vidéo…), est devenue une préoccupation majeure de santé publique. En France, les adultes ont en moyenne neuf à dix heures par jour des comportements sédentaires, ce qui est inquiétant compte tenu des preuves croissantes établissant un lien entre sédentarité et divers problèmes de santé. La valeur du seuil de sédentarité «  délétère  » pour la santé n’est pas définie, car elle dépend de tous les comportements d’activité physique des vingt-quatre heures (incluant le sommeil, la position debout, l’activité physique d’intensité légère, modérée et vigoureuse).L’activité physique regroupe les actions liées à la vie quotidienne et professionnelle, aux transports (vélo, marche), aux loisirs (danse, jardinage…) et au sport. Le temps minimal recommandé pour une activité physique modérée est de trente minutes ou 7 à 10 000 pas par jour pour un adulte. L’inactivité physique se définit par des niveaux situés en dessous de ces chiffres.Il est donc possible d’être à la fois actif et non sédentaire, ce qui est la meilleure situation pour la santé, ou inactif et sédentaire, ce qui est la plus mauvaise.En effet, les études montrent que la sédentarité est un facteur de risque significatif de mortalité, de maladies cardiovasculaires, de diabète de type 2, de dépression et de certains cancers. Ainsi, le risque de mortalité augmente de manière exponentielle avec le temps passé assis, soulignant l’importance de le réduire pour améliorer la santé.Les mécanismes physiopathologiques expliquant les effets néfastes de la sédentarité incluent une dysfonction endothéliale, une insulinorésistance et des modifications métaboliques qui favorisent l’accumulation des graisses. De plus, des périodes prolongées d’inactivité physique pourraient altérer la circulation sanguine cérébrale, affectant ainsi les fonctions cognitives et augmentant le risque de démence.Pour contrer ces effets, il est recommandé d’interrompre régulièrement les périodes assises par des pauses actives, même de courte durée. Par ailleurs, il est suggéré que les bureaux dynamiques, favorisant l’activité physique légère, peuvent contribuer à diminuer le temps sédentaire et à améliorer les marqueurs de santé.Ainsi, la lutte contre la sédentarité représente un défi majeur pour la santé publique, nécessitant des efforts concertés pour promouvoir l’activité physique et réduire les comportements sédentaires.

Martine Duclos, CHU de Clermont-Ferrand, service de médecine du sport et des explorations fonctionnelles, université Clermont Auvergne, Inrae, unité de nutrition humaine, Clermont-Ferrand, France

22 avril 2025