C omme tous les autres pays du monde, la France fait face à une pandémie sanitaire d’une violence inconnue jusqu’alors. Un virus envahit progressivement et inexorablement tous les territoires. Un ennemi invisible qui peut être partout et nulle part, qui frappe au hasard, qui tue en quelques jours, en quelques heures, peut-être les plus fragiles mais pas obligatoirement…
Depuis le début de la pandémie, on craint que les Ehpad soient la principale cible du Covid-19 car ils hébergent la population la plus âgée et la plus fragile. Face à cette menace, il fallait réagir et adapter les pratiques, mais la grande difficulté était d’être confronté à une situation nouvelle, inédite et bien différente des épisodes de canicule ou de grippes saisonnières par exemple. Comme le souligne, à juste titre, l’Académie de médecine :1 comment faire face à cette « rupture d’équilibre entre les besoins des résidents et les ressources en personnels, produits et matériels disponibles ? ».
Il a donc fallu, dans l’urgence et malgré l’insuffisance de ces ressources, modifier le fonctionnement des établissements en fonction des recommandations des autorités sanitaires et des expériences acquises. L’objectif principal étant de concilier la sécurité des résidents et la bientraitance qui leur est due. Les visites des familles ont été limitées, puis contrôlées et tracées avant d’être interdites, les sorties des résidents ont été restreintes aux urgences, les activités de groupe ont été modifiées pour une moindre promiscuité, des informations ont été données, notamment sur les gestes barrières, pour finalement aboutir au confinement en chambre !
Autant de décisions difficiles à faire appliquer car tous les résidents sont loin de pouvoir en apprécier les raisons eu égard à leur cognition ; car elles engendrent des ruptures de liens familiaux et sociaux, un isolement accru1 dont il est difficile de prévoir les répercussions sur des personnes déjà très fragiles. Mais, face à l’urgence sanitaire, il était indispensable d’agir.
Les personnels soignants bousculés dans leur éthique de bientraitance ont compris les enjeux majeurs de ces mesures et avec beaucoup de professionnalisme ont essayé de pallier les souffrances morales plus ou moins verbalisées par les sujets âgés. Conscients de leur éventuelle responsabilité dans la transmission du virus, ils ont renforcé leurs gestes barrières aussi bien au sein des Ehpad que dans leur vie personnelle. Plus grave et tout à fait nouveau pour eux, ils ont compris que leurs établissements allaient être confrontés à une médecine de catastrophe substituant la froideur d’un protocole à l’analyse clinique et humaine de chaque situation,1 tout à fait en rupture par rapport aux accompagnements habituels, et qu’ils assisteraient à des fins de vie inédites, d’autant plus dramatiques et difficiles à vivre que les familles seraient peu ou pas présentes…
Selon Jérôme Salomon, DGS, 570 décès sont survenus en Ehpad dans le Grand Est. Des chiffres plus précis sont attendus. Il en découlera peut-être de nouvelles directives ou recommandations…
Depuis le début de la pandémie, on craint que les Ehpad soient la principale cible du Covid-19 car ils hébergent la population la plus âgée et la plus fragile. Face à cette menace, il fallait réagir et adapter les pratiques, mais la grande difficulté était d’être confronté à une situation nouvelle, inédite et bien différente des épisodes de canicule ou de grippes saisonnières par exemple. Comme le souligne, à juste titre, l’Académie de médecine :1 comment faire face à cette « rupture d’équilibre entre les besoins des résidents et les ressources en personnels, produits et matériels disponibles ? ».
Il a donc fallu, dans l’urgence et malgré l’insuffisance de ces ressources, modifier le fonctionnement des établissements en fonction des recommandations des autorités sanitaires et des expériences acquises. L’objectif principal étant de concilier la sécurité des résidents et la bientraitance qui leur est due. Les visites des familles ont été limitées, puis contrôlées et tracées avant d’être interdites, les sorties des résidents ont été restreintes aux urgences, les activités de groupe ont été modifiées pour une moindre promiscuité, des informations ont été données, notamment sur les gestes barrières, pour finalement aboutir au confinement en chambre !
Autant de décisions difficiles à faire appliquer car tous les résidents sont loin de pouvoir en apprécier les raisons eu égard à leur cognition ; car elles engendrent des ruptures de liens familiaux et sociaux, un isolement accru1 dont il est difficile de prévoir les répercussions sur des personnes déjà très fragiles. Mais, face à l’urgence sanitaire, il était indispensable d’agir.
Les personnels soignants bousculés dans leur éthique de bientraitance ont compris les enjeux majeurs de ces mesures et avec beaucoup de professionnalisme ont essayé de pallier les souffrances morales plus ou moins verbalisées par les sujets âgés. Conscients de leur éventuelle responsabilité dans la transmission du virus, ils ont renforcé leurs gestes barrières aussi bien au sein des Ehpad que dans leur vie personnelle. Plus grave et tout à fait nouveau pour eux, ils ont compris que leurs établissements allaient être confrontés à une médecine de catastrophe substituant la froideur d’un protocole à l’analyse clinique et humaine de chaque situation,1 tout à fait en rupture par rapport aux accompagnements habituels, et qu’ils assisteraient à des fins de vie inédites, d’autant plus dramatiques et difficiles à vivre que les familles seraient peu ou pas présentes…
Selon Jérôme Salomon, DGS, 570 décès sont survenus en Ehpad dans le Grand Est. Des chiffres plus précis sont attendus. Il en découlera peut-être de nouvelles directives ou recommandations…
1. Académie nationale de médecine. Épidémie Covid-19 dans les EHPAD : permettre aux médecins et aux soignants d’exercer leur mission en accord avec leur devoir d’humanité. Mars 2020. https://bit.ly/2xyfo12