L’étude prospective ENDOmiRNA valide la performance diagnostique et la reproductibilité du test salivaire pour le diagnostic d’endométriose, Endotest. Reposant sur une signature de 109 miARN, il est pris en charge par la Sécurité sociale en France depuis février 2025 dans le cadre d’un « forfait innovation », en deuxième ligne chez certaines patientes. Il aurait une sensibilité de 96,7 % et une spécificité de 100 %, mais des données à plus large échelle sont attendues en vue d’une future évaluation pour une prise en charge de droit commun. C’est ce que pourraient permettre les résultats de l’étude de validation externe ENDOmiRNA. L’objectif de cette étude était d’évaluer la précision diagnostique, valider la reproductibilité biologique et examiner l’utilité clinique d’Endotest dans des conditions réelles.ENDOmiRNA a inclus des patientes de 18 à 43 ans ayant des signes et symptômes évocateurs d’endométriose, recrutées dans dix-sept centres spécialisés.Parmi les 971 participantes, 77 % (n = 749) ont eu un diagnostic d’endométriose par imagerie, par laparoscopie ou les deux (groupe endométriose) ; 23 % (n = 222) avec un diagnostic négatif d’endométriose ont été classées comme témoins (et ont toutes subi une laparoscopie). L’évaluation du statut d’endométriose fondée sur le test salivaire a été réalisée à l’aveugle, sans connaissance du statut réel des patientes, déterminé par imagerie et/ou laparoscopie et/ou histologie.La signature salivaire des miARN a montré une précision de 96,6 %, une sensibilité de 97,3 %, une spécificité de 94,1 %, une valeur prédictive positive de 98,2 % et une valeur prédictive négative de 91,3 %.L’utilité clinique d’Endotest a été évaluée en comparant sa précision à celle des examens d’imagerie, parmi les 591 patientes ayant eu une confirmation ou une infirmation chirurgicale du diagnostic d’endométriose. Les taux de mauvaise classification, sous-estimation et surestimation du stade d’endométriose étaient respectivement de 4,6 %, 2,4 % et 2,2 % pour le test salivaire, contre 27,2 %, 15,1 % et 12,2 % pour l’imagerie (échographie transvaginale, imagerie par résonance magnétique, ou les deux).Les performances du test ne semblent pas influencées par l’âge, les traitements hormonaux ou les traitements antalgiques.Ainsi, les résultats suggèrent une reproductibilité et une stabilité du dosage et du séquençage des miARN. Outre le fait que ce test soit non invasif, il est associé à moins d’erreurs de classification que l’imagerie, concluent les auteurs.Cet essai présente néanmoins certaines limites méthodologiques. La prévalence élevée de l’endométriose (77 %) dans la population étudiée – nettement supérieure à celle observée en population générale – s’explique par le recrutement de patientes symptomatiques dans des centres experts. Cette sur-représentation peut influencer les valeurs prédictives positive (VPP) et négative (VPN) du test, bien que la sensibilité et la spécificité n’en soient pas affectées. Par ailleurs, les résultats ne peuvent pas être extrapolés à la population adolescente, qui nécessite une étude spécifique. Enfin, l’étude EndoBest est en cours, pour évaluer l’impact de ce test sur les décisions cliniques et leur pertinence en pratique réelle. Ses conclusions seront déterminantes pour une éventuelle généralisation du remboursement de ce test innovant.
Référence
N ENGL J MED EVID 2025;4(11): EVIDOA2400195. Bendifallah S, Roman H, Suisse S, et al. Validation of a saliva micro–RNA signature for endometriosis. PMID: 41147827