À une semaine d’intervalle, 2 pompiers, Daniel et Émile (33 et 35 ans) appartenant à 2 casernes différentes, sans lien de parenté, consultent pour des douleurs articulaires diffuses, inflammatoires, évoluant depuis 48 heures.
L’interrogatoire et l’examen sont similaires : arthralgies bilatérales (épaules, coudes, mains, genoux et chevilles) motivant la prise d’antalgiques de palier 2 en automédication.
Daniel a eu une lombalgie aiguë sans irradiation ni facteur déclenchant, d’apparition brutale et nocturne une semaine auparavant, qui a cédé à la prise de paracétamol.
Émile n’a pas d’antécédent particulier, mais ses enfants ont eu une rhinopharyngite avec éruption cutanée sur les joues, il y a 15 jours.
Dans les 2 cas, on ne retrouve ni antécédent (personnel ou familial) rhumatismal ni colopathie inflammatoire. Il n’y a pas eu de voyage à l’étranger ni de conduite sexuelle à risque.
À l’examen, il existe une fébricule à 38 °C. Les articulations métacarpo-phalangiennes, interphalangiennes proximales et les 2 chevilles sont rouges et œdématiées. Les 2 hommes ont un discret rash cutané du tronc, étendu aux avant-bras pour l’un, aux jambes pour l’autre. Les amplitudes des épaules et genoux sont limitées. La palpation du rachis et des sacro-iliaques est indolore. Daniel a un syndrome inflammatoire modéré (CRP 20 mg/L, VS à 20 mm) sans hyperleucocytose. Les sérologies VIH, TPHA/VDRL et VHC sont négatives. Les radiographies de mains, poignets, sacro-iliaques et chevilles, sont normales. La scintigraphie osseuse (figure) révèle une fixation articulaire diffuse, notamment au niveau des épaules. Une pathologie rhumatismale semblant peu probable, les investigations sont poursuivies.
Le diagnostic de primo-infection à parvovirus B19 est finalement retenu dans les 2 cas (sérologie positive). Un traitement symptomatique par AINS est instauré.
L’interrogatoire et l’examen sont similaires : arthralgies bilatérales (épaules, coudes, mains, genoux et chevilles) motivant la prise d’antalgiques de palier 2 en automédication.
Daniel a eu une lombalgie aiguë sans irradiation ni facteur déclenchant, d’apparition brutale et nocturne une semaine auparavant, qui a cédé à la prise de paracétamol.
Émile n’a pas d’antécédent particulier, mais ses enfants ont eu une rhinopharyngite avec éruption cutanée sur les joues, il y a 15 jours.
Dans les 2 cas, on ne retrouve ni antécédent (personnel ou familial) rhumatismal ni colopathie inflammatoire. Il n’y a pas eu de voyage à l’étranger ni de conduite sexuelle à risque.
À l’examen, il existe une fébricule à 38 °C. Les articulations métacarpo-phalangiennes, interphalangiennes proximales et les 2 chevilles sont rouges et œdématiées. Les 2 hommes ont un discret rash cutané du tronc, étendu aux avant-bras pour l’un, aux jambes pour l’autre. Les amplitudes des épaules et genoux sont limitées. La palpation du rachis et des sacro-iliaques est indolore. Daniel a un syndrome inflammatoire modéré (CRP 20 mg/L, VS à 20 mm) sans hyperleucocytose. Les sérologies VIH, TPHA/VDRL et VHC sont négatives. Les radiographies de mains, poignets, sacro-iliaques et chevilles, sont normales. La scintigraphie osseuse (figure) révèle une fixation articulaire diffuse, notamment au niveau des épaules. Une pathologie rhumatismale semblant peu probable, les investigations sont poursuivies.
Le diagnostic de primo-infection à parvovirus B19 est finalement retenu dans les 2 cas (sérologie positive). Un traitement symptomatique par AINS est instauré.
discussion
L’infection à parvovirus B19 est appelée cinquième maladie ou mégalérythème épidémique. Ce virus ubiquitaire se transmet surtout par voie respiratoire. Présent à l’état endémique, il provoque des épidémies tous les 3 à 4 ans. Sa séroprévalence augmente avec l’âge : 10 % entre 1 et 5 ans ; plus de 70 % après 60 ans.1, 2
Chez l’adulte jeune, la symptomatologie est généralement peu bruyante. Un syndrome pseudogrippal peut apparaître en phase virémique. Ensuite, un rash cutané signe la disparition de la contagiosité du patient. Il peut être atypique (morbilliforme, purpurique). Les arthralgies, présentes dans 30 % des cas, sont bilatérales et symétriques touchant plutôt les extrémités.3, 4
Chez la femme enceinte, la présentation est identique, mais la primo-infection augmente de 60 % le risque de mort fœtale in utero. La moitié de la population féminine en âge de procréer n’étant pas immunisée, il faut éviter tout contact avec les patients contaminants.
Chez l’enfant, l’éruption maculo-papuleuse du visage en ailes de papillon s’étend progressivement au tronc et aux extrémités durant une semaine, associée à une fébricule et une rhinopharyngite. Les arthralgies sont présentes dans 10 % des cas.
La biologie est peu spécifique (atteinte virale), les anticorps (IgM) n’apparaissent qu’au 12e jour. Le traitement est symptomatique (antipyrétiques et AINS).
La sémiologie et le contexte familial orientent rapidement le diagnostic. Nos 2 pompiers n’avaient aucun lien de parenté et la primo-infection aucun rapport avec leur profession. Le rash cutané ainsi que l’absence d’argument pour une pathologie inflammatoire ont permis de redresser le diagnostic.
1. Young NS. B19 parvovirus. Baillieres Clin Haematol 1995;8:25-56.
2. Qari M, Qadri SM. Parvovirus B19 infection. Associated diseases, common and uncommon. Postgrad Med 1996;100:239-43.
3. Moore TL. Parvovirus-associated arthritis. Curr Opin Rheumatol 2000;12: 289-94.
4. Seve P, Ferry T, Charhon A, Calvet A, Broussolle C. Manifestations systé-miques des infections à parvovirus B19. Rev Med Interne 2004;25:740-51 .
Chez l’adulte jeune, la symptomatologie est généralement peu bruyante. Un syndrome pseudogrippal peut apparaître en phase virémique. Ensuite, un rash cutané signe la disparition de la contagiosité du patient. Il peut être atypique (morbilliforme, purpurique). Les arthralgies, présentes dans 30 % des cas, sont bilatérales et symétriques touchant plutôt les extrémités.3, 4
Chez la femme enceinte, la présentation est identique, mais la primo-infection augmente de 60 % le risque de mort fœtale in utero. La moitié de la population féminine en âge de procréer n’étant pas immunisée, il faut éviter tout contact avec les patients contaminants.
Chez l’enfant, l’éruption maculo-papuleuse du visage en ailes de papillon s’étend progressivement au tronc et aux extrémités durant une semaine, associée à une fébricule et une rhinopharyngite. Les arthralgies sont présentes dans 10 % des cas.
La biologie est peu spécifique (atteinte virale), les anticorps (IgM) n’apparaissent qu’au 12e jour. Le traitement est symptomatique (antipyrétiques et AINS).
La sémiologie et le contexte familial orientent rapidement le diagnostic. Nos 2 pompiers n’avaient aucun lien de parenté et la primo-infection aucun rapport avec leur profession. Le rash cutané ainsi que l’absence d’argument pour une pathologie inflammatoire ont permis de redresser le diagnostic.
références
1. Young NS. B19 parvovirus. Baillieres Clin Haematol 1995;8:25-56.
2. Qari M, Qadri SM. Parvovirus B19 infection. Associated diseases, common and uncommon. Postgrad Med 1996;100:239-43.
3. Moore TL. Parvovirus-associated arthritis. Curr Opin Rheumatol 2000;12: 289-94.
4. Seve P, Ferry T, Charhon A, Calvet A, Broussolle C. Manifestations systé-miques des infections à parvovirus B19. Rev Med Interne 2004;25:740-51
2. Qari M, Qadri SM. Parvovirus B19 infection. Associated diseases, common and uncommon. Postgrad Med 1996;100:239-43.
3. Moore TL. Parvovirus-associated arthritis. Curr Opin Rheumatol 2000;12: 289-94.
4. Seve P, Ferry T, Charhon A, Calvet A, Broussolle C. Manifestations systé-miques des infections à parvovirus B19. Rev Med Interne 2004;25:740-51
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