D’après une enquête de toxicovigilance de l’Anses, plus de 1 400 cas d’expositions symptomatiques ont été signalés entre 2011 et 2019 aux centres antipoison. En dehors des accidents (ingestions par les enfants par exemple), leur utilisation a provoqué des irritations au niveau des yeux, de la gorge et du nez et/ou des voies aériennes supérieures (toux et dyspnée). Ces réactions pourraient être liées aux phénols ou aux cétones contenus dans certaines huiles essentielles, inadaptés à la diffusion ou à l’inhalation, ou à des co-formulants ajoutés (ammoniums quaternaires, éthanol) ou issus de la technique d’extraction (solvants).
Par ailleurs, ces sprays émettent des composés organiques volatils (COV), source de pollution de l’air intérieur. Bien que « naturels », ils ne sont pas moins néfastes que les COV dérivés du mobilier ou des produits d’entretien !
Si les données scientifiques sont insuffisantes pour conclure, ces signaux incitent à la vigilance ! Il est recommandé de tenir ces produits hors de portée des enfants et de mieux informer les consommateurs sur les précautions d’utilisation (bien ventiler les espaces clos, proscrire chez les asthmatiques et les femmes enceintes).
Par ailleurs, dans le contexte de l’épidémie Covid, l’Anses pointe du doigt plusieurs utilisations à risque ou inappropriées des huiles essentielles : prise per os pour renforcer le système immunitaire, désinfection des masques chirurgicaux…
Les médecins sont encouragés à signaler tout événement indésirable sur le portail de signalement des événements sanitaires indésirables du gouvernement.
Cinzia Nobile, La Revue du Praticien
Pour en savoir plus
Sprays et diffuseurs à base d’huiles essentielles : l’Anses appelle à la vigilance, 28 avril 2020.
Sprays et diffuseurs à base d’huiles essentielles. Avis de l’Anses. Rapport d’expertise collective, mars 2020.