Appelée également hyposphagme, cette hémorragie bénigne est causée par la rupture de petits vaisseaux sous-conjonctivaux. Elle se traduit par une rougeur localisée de l’œil, souvent décrite comme une « flaque » ou une « nappe hémorragique ». Bien que son aspect soit impressionnant et source d’inquiétude, elle n’en est pas moins bénigne.
L’anamnèse est essentielle pour orienter l’étiologie : il convient d’interroger le patient sur une éventuelle prise d’anticoagulants, des antécédents de troubles de l’hémostase, une hypertension artérielle connue ou un traumatisme oculaire récent.
Le diagnostic repose avant tout sur l’examen clinique. L’acuité visuelle est conservée, l’œil est indolore et il n’existe aucun trouble de la motricité oculaire.
Un avis ophtalmologique en urgence est justifié en cas de traumatisme oculaire à forte cinétique ou si l’hémorragie est étendue, afin d’éliminer une plaie sclérale par un examen à la lampe à fente ; l’ophtalmologue mesure également la pression intraoculaire, à la recherche d’une hypotonie. Lorsque l’atteinte est bilatérale, un bilan biologique d’hémostase est indiqué pour dépister un trouble de la coagulation, incluant un hémogramme, un taux de prothrombine, un temps de céphaline activée et le dosage du fibrinogène.
Aucun traitement spécifique n’est nécessaire, l’hémorragie régressant spontanément en deux à trois semaines. La réassurance du patient constitue souvent l’essentiel de la prise en charge. Si une gêne oculaire est présente, notamment en lien avec le frottement de la paupière sur le bombement du globe, l’utilisation de larmes artificielles peut être proposée. En cas d’hémorragie secondaire, le traitement de la cause sous-jacente est indispensable. Cela peut inclure un meilleur contrôle de la pression artérielle ou un suivi ophtalmologique spécialisé.