La hernie de l’aine est très fréquente : elle survient chez 27 à 43 % des hommes et 3 à 6 % des femmes. On estime qu’environ 30 millions d’interventions chirurgicales pour hernie sont pratiquées chaque année dans le monde, dont 160 000 en France. Les hernies de l’aine sont définies comme étant une protrusion de viscères ou de tissus à travers le canal inguinal ou fémoral. Les hernies symptomatiques chez l’homme et les hernies de l’aine chez la femme sont des indications à la chirurgie. Une simple surveillance peut être proposée aux patients masculins asymptomatiques ou peu symptomatiques car le risque d’étranglement de la hernie est alors faible ; cependant, puisqu’elle a de fortes chances de devenir symptomatique avec le temps, le choix entre les risques chirurgicaux et la stratégie d’auto-surveillance doit être discuté avec les patients. Bien que la chirurgie soit standardisée, elle n’est pas exempte de complications, avec principalement 3 à 5 % de douleurs inguinales chroniques. Le taux de récidive a considérablement diminué grâce à la généralisation du renforcement prothétique. Compte tenu de la diversité des approches chirurgicales, le choix d’un traitement doit être adapté à l’expertise du chirurgien et aux caractéristiques du patient et de la hernie.

Deux types de hernie de l’aine

Hernies fémorales

Hernies inguinales

  • les hernies indirectes, liées à la persistance du canal péritonéo-vaginal chez le sujet jeune ;
  • les hernies directes, survenant plus tardivement et favorisées par l’hyperpression intra-abdominale.

Facteurs de risque et symptômes

Un diagnostic essentiellement clinique

Forme asymptomatique

En cas de douleurs

Rares indications de l’imagerie

  • elle est inutile lorsqu’une tuméfaction expansive et réductible est palpée ;
  • elle conduit à des faux positifs qui risqueraient une chirurgie inutile, car le bombement du fascia transversalis à la toux étant physiologique, la plupart des examens sont rendus positifs sans hernie authentique.

Opérer ou non ?

Autosurveillance dans les formes asymptomatiques

La chirurgie est le seul traitement curatif

Choix de l’acte chirurgical

Anesthésie

Convalescence 

Surveillance postopératoire

Encadre

Critères de classification ASA (American Society of Anesthesiologists

  • classe 1 : patient en bonne santé ;
  • classe 2 : patient atteint d’une maladie générale modérée ;
  • classe 3 : patient atteint d’une maladie générale grave mais non invalidante ;
  • classe 4 : patient atteint d’une maladie générale mettant en jeu le pronostic vital ;
  • classe 5 : patient qui ne survivrait pas vingt-quatre heures sans l’intervention, et dont le résultat est aléatoire.
Encadre

Que dire à vos patients ? 

Références
1. Fitzgibbons RJ Jr, Ramanan B, Arya S, et al. Investigators of the Original Trial. Long-term results of a randomized controlled trial of a nonoperative strategy (watchful waiting) for men with minimally symptomatic inguinal hernias. Ann Surg 2013;258(3):508-15.
2. Chung L, Norrie J, O’Dwyer PJ. Long-term follow-up of patients with a painless inguinal hernia from a randomized clinical trial. Br J Surg 2011;98(4):596-9.
3. Dadashzadeh ER, Huckaby LV, Handzel R, et al. The Risk of Incarceration During Nonoperative Management of Incisional Hernias: A Population-based Analysis of 30,998 Patients. Ann Surg 2022;275(2):e488-e495. 
4. Lockhart K, Dunn D, Teo S, et al. Mesh versus non-mesh for inguinal and femoral hernia repair. Cochrane Database Syst Rev 2018;9(9):CD011517.
5. Beck M. Traitement cœlioscopique des hernies inguinales de l’adulte par voie totalement extrapéritonéale. EMC – Techniques chirurgicales. Appar Dig 2023;39(1):1-17.
6. Stabilini C, van Veenendaal N, Aasvang E, et al. Update of the international HerniaSurge guidelines for groin hernia management. BJS Open 2023;7(5):zrad080. 
essentiel

Le diagnostic de hernie de l’aine est clinique. L’échographie inguinale ne doit pas être prescrite. En cas de doute diagnostique (tuméfaction atypique ou douleur sans tuméfaction), le scanner est contributif.

Une hernie inguinale d’apparition récente peut être le symptôme d’une pathologie sous-jacente (urologique, respiratoire ou digestive).

Le traitement chirurgical d’une hernie asymptomatique chez l’homme n’est pas obligatoire du fait du faible risque d’étranglement et du risque accru de douleurs postopératoires chroniques.

La hernie de l’aine de la femme doit être traitée sans délai au vu de la plus grande fréquence de hernie fémorale à risque élevé d’étranglement.