Dans un avis paru le 24 mai 2020, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) indique avoir réexaminé le positionnement de l’hydroxychloroquine dans la prise en charge du Covid-19 après analyse des recommandations internationales, des publications sur le sujet, dont l’article du Lancet du 22 mai 2020 et des rapports des centres régionaux de pharmacovigilance et conclut à l’absence d’étude clinique suffisamment robuste démontrant l’efficacité de l’hydroxychloroquine quelle que soit la gravité de l’état d’un patient atteint par le Covid-19.
Dans ces conditions, ses recommandations dans le traitement du Covid-19 sont les suivantes :
– ne pas utiliser l’hydroxychloroquine (seule ou associée à un macrolide) ;
– évaluer le rapport bénéfice-risque de son utilisation dans les essais thérapeutiques ;
– renforcer la régulation nationale et internationale des différents essais évaluant l’hydroxychloroquine.
À la suite de ces recommandations du HCSP, les conditions dérogatoires de prescription de l’hydroxychloroquine ont été abrogées (on peut dès lors s’interroger sur le point de savoir si cette molécule peut encore être prescrite pour traiter un patient atteint de Covid-19 [v. infra]).
Auparavant, il est nécessaire d’effectuer un rappel des règles existantes en matière de prescription, puis une analyse du décret n° 2020-314 du 25 mars 2020 complété par celui du 26 mars 2020 qui a autorisé la prescription de l’hydroxychloroquine pour le traitement des personnes atteintes par le Covid-19, mesures reprises à l’article 19 du décret du 11 mai 2020 n° 2020-548, pour comprendre notamment dans quelles conditions l’hydroxychloroquine, bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour le traitement de certaines pathologies dont le Covid-19 ne fait pas partie, a pu faire l’objet d’une prescription avant l’abrogation de ces dispositions par le décret précité du 26 mai 2020 (v. infra).