La maladie d’Alzheimer est la forme la plus fréquente de maladie neurodégénérative, avec environ 46,8 millions de personnes touchées dans le monde, coûtant aux soins de santé environ 1 milliard de milliards d’euros. Les patients asymptomatiques doivent être dépistés par la recherche des dépôts amyloïdes et de la protéine tau, en particulier dans les formes familiales et dans la trisomie 21 (maladie d’Alzheimer à partir de l’âge de 40 ans). Le dosage de biomarqueurs des voies métabolomique (830 métabolites à risque) et transcriptomique doit permettre de prédire les combinaisons avec les risques les plus élevés.
Certains facteurs génétiques augmentent le risque de maladie d’Alzheimer. Des mutations spécifiques dans les gènes codant la protéine précurseur de l’amyloïde (APP) ou ses enzymes de clivage présénilines 1 et 2, des microduplications du gène APP, la trisomie 21, la présence d’une ou deux copies de l’allèle rare ε4 du gène codant l’apolipoprotéine E (ApoE) présentent les risques les plus forts de développer une maladie d’Alzheimer. De plus, des risques cumulatifs agrégés sur un certain nombre de facteurs de risque génétiques moins forts ont émergé, grâce aux études d’association à l’échelle du génome (GWAS) avec des dizaines d’allèles géniques fréquents impliqués (17 variants). Dans tous ces cas, les peptides bêta-amyloïdes se déposent avant l’apparition des symptômes. Quel que soit le contexte génétique, la charge amyloïde cérébrale est un facteur de risque de développement d’une maladie d’Alzheimer. De nombreuses études visent à trouver des biomarqueurs sanguins qui pourraient prédire la charge amyloïde chez les individus asymptomatiques et permettre un traitement pendant la longue phase prodromique de la maladie. Au total, la recherche de métabolites sanguins prédictifs et l’établissement de scores polygéniques devraient ouvrir la voie d’un dépistage de la maladie d’Alzheimer avant même l’apparition chez des sujets asymptomatiques de signes en imagerie par résonance magnétique.

Marie-Claude Potier, Institut du cerveau et de la moelle (ICM), CNRS UMR 7225, Inserm U1127, UPMC, hôpital de La Pitié-Salpêtrière, Paris

6 octobre 2020

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