Sont concernés 15 % des Français
Elle est dite chronique
Elle peut s’installer :
– progressivement, parfois avec un début dans l’enfance ;
– ou, plus souvent, à l’occasion d’événements de vie à fort potentiel émotionnel (naissance, rupture, licenciement, maladie…).
Quelle évaluation ?
– affections somatiques (reflux gastro-œsophagien, dysthyroïdie, pathologies neurologiques…).
Enquête sur les habitudes de vie du patient
L’agenda de sommeil tenu sur 15 jours
– objective la plainte et sa fréquence et révèle l’évolution en fonction des situations et consignes données ;
– apprécie la régularité des heures de coucher et de lever, la latence d’endormissement, la durée et le nombre des éveils nocturnes ;
– montre un décalage le week-end (jet lag social) ;
Recherche de pathologies spécifiques du sommeil :
– syndrome des jambes sans repos (SJR) [clinique] ;
– mouvements périodiques nocturnes isolés des membres, souvent associés au SJR (polysomnographie) ;
– syndrome d’apnées du sommeil (polysomnographie).
Traitement : d’abord non pharmacologique
Modifier les comportements de sommeil :
Changer les habitudes diurnes :
Après étude de l’agenda,
Limiter le temps passé au lit sans dormir,
En cas d’échec
Restreindre le temps passé au lit (+++)
Proposer au patient de faire correspondre le temps qu’il pense dormir chaque nuit avec celui qu’il passe dans son lit, sans descendre au-dessous de 6 heures.
Faire calculer chaque jour l’index d’efficacité de sommeil [(temps de sommeil estimé/temps passé au lit) x 100]. Une fois cet index supérieur à 85 % pendant quelques jours, l’heure du coucher peut être avancée si besoin de 15 minutes pour trouver un temps de sommeil plus confortable sans qu’il soit déstructuré, sinon revenir aux horaires précédents.
Prévenir le patient que le premier mois sera difficile, attirer son attention sur la possibilité de somnolence durant la journée et donc sur les dangers potentiels de la conduite automobile.
à utiliser avec prudence si comorbidités dépressives et/ou troubles de l’humeur (risque de virage maniaque).
Points clés
L’insomnie est un trouble spécifique à traiter parallèlement aux comorbidités.
Les TCC adaptées à l’insomnie ont le plus haut niveau de preuve d’efficacité à court, moyen et long termes.
Le traitement de 1re ligne est comportemental : modification des habitudes de sommeil et restriction du temps passé au lit.
Intérêt ponctuel et limité dans le temps des médicaments, solution de recours en cas d’échec ou impossibilité des autres approches.