L’informatique… Par où commencer ? L’idée de ce sujet m’est évidemment venue à la suite d’une expérience réelle et, comment dire, répétitive ? fréquente ? impression de déjà-vu ?
Difficile d’être plus dans le thème de « la vraie vie du MG », ou comment composer avec des problèmes qui n’ont vraiment rien de médical !
De nos jours, nous sommes tous équipés de plusieurs interfaces informatiques qui nous aident dans notre pratique. Elles permettent de gagner du temps et de sécuriser les échanges et formulaires que nous délivrons aux patients.
J’estime être d’une génération qui a connu l’informatisation suffisamment tôt pour ne pas se sentir perdue ou paralysée lorsqu’un bug survient. Pour autant, je n’ai pas la dextérité ni les connaissances quasi intuitives des plus jeunes concernant l’organisation du réseau informatique. Remarquez, je n’ai pas non plus le sens de l’orientation ni de vision dans l’espace (c’est peut-être plus une question de génétique que d’âge d’ailleurs, non ?).
L’informatisation du cabinet commence par la nécessité d’avoir un logiciel médical – quasi imposé par l’Assurance maladie. Or ce que je tire de mes quinze années d’exercice, c’est que plus le matériel et les plateformes sont performants, plus l’utilisation du système se complexifie et s’alourdit. Les problèmes restent donc tout aussi fréquents puisqu’on en demande toujours plus...
Après la rémunération sur objectifs de santé publique (ROSP), qui demandait à nos logiciels de stocker de plus en plus d’informations, le Ségur a mis la barre bien plus haut : alimenter le dossier médical partagé (DMP), les futures ordonnances numériques et – le dernier-né qu’on adore plus que tout – le nouveau logiciel de facturation ! (à ce stade, j’ai probablement perdu les lecteurs dont l’exercice n’est pas libéral et je m’en excuse !).
Commençons par le logiciel de la Sécu : amelipro. Petite digression au cas où certains se poseraient la question : « ameli » est l’acronyme d’« Assurance maladie en ligne ». Si cela devient une question au Trivial Pursuit, vous me remercierez ! Concernant ameli, donc, la dématérialisation est maintenant possible pour la quasi-totalité des démarches. En contrepartie, lorsqu’il est nécessaire de remplir un formulaire papier (patient sans carte Vitale ou bug du service), l’effort de concentration pour écrire lisiblement et cocher les bonnes cases paraît vite insurmontable !
Concernant la messagerie cryptée – également un prérequis imposé –, il est plutôt agréable de recevoir maintenant une grande majorité des bilans et courriers de spécialistes par le biais de ce canal. Cela évite les enveloppes à ouvrir, et le transfert dans le dossier patient se fait en quelques clics. Je ne me lancerai pas dans la comparaison du coût écologique car je ne suis pas certaine du gagnant entre les arbres et le CO2, lorsque l’on reçoit certains avis quatre fois de suite et que l’on stocke beaucoup (trop) de pièces jointes. Et, quand un bug – qui était passé inaperçu – nous fait récupérer plus de 200 courriers d’un coup, on se demande quand même si l’ancienne méthode n’était pas plus efficiente…
Dernière interface communément utilisée : la prise de rendez-vous en ligne. Ce paragraphe va être rapide car c’est bien le seul logiciel avec lequel je travaille qui ne plante jamais ! Serait-ce donc possible ? En y mettant les moyens, peut-être… ? Mesdames et messieurs du service informatique de la Sécu, à vous de jouer !
Je n’ai presque abordé que les problèmes et difficultés, mais je reste ravie de ne pas rédiger les ordonnances et arrêts de travail à la main. Il n’est évidemment pas question de revenir en arrière et j’ai bien conscience que, quand tout fonctionne bien – le plus souvent finalement –, je ne prends pas le temps de rédiger un article sur les avantages que cela apporte. Mea culpa !