Si la Haute Autorité de santé (HAS) avait appelé à ne pas différer les vaccinations obligatoires des nourrissons pendant l’épidémie de Covid-19 (considérant que celles recommandées au-delà de l’âge de 2 ans pouvaient, elles, être retardées), l’étude révèle que 44 000 enfants âgés de 3 à 18 mois n’ont pas reçu de vaccin contre la diphtérie, le tétanos, la poliomyélite, la coqueluche, les méningites à Haemophilus influenzae de type b et l’hépatite B.
La HAS encourage donc les professionnels de santé à saisir toute occasion de contact avec leurs patients pour vérifier et mettre à jour leurs vaccinations, en particulier pour les nourrissons et les populations fragiles qui font l’objet de recommandations particulières dans le calendrier vaccinal (personnes avec maladies chroniques, immunodéprimées, personnes âgées, femmes enceintes). Elle rappelle les éléments de sa recommandation de décembre 2019 sur les modalités de mise en œuvre du rattrapage vaccinal :
– l’allongement du délai entre deux injections ne nuit pas à la qualité de la réponse immunitaire ;
– il n’est pas nécessaire de reprendre dès le début un schéma vaccinal interrompu ;
– toutes les doses déjà administrées doivent être prises en compte ; seules les doses manquantes et le premier rappel doivent être administrés ;
– l’utilisation de vaccins combinés est à privilégier et il est possible de réaliser jusqu’à 4 injections au cours d’une même séance.
Ces modalités doivent cependant être adaptées au contexte épidémique : contrairement à la règle en temps normal de ne pas reporter la vaccination d’une personne ayant une infection mineure et/ou une fièvre de faible intensité, et de la décaler de quelques jours pour une personne qui a une infection aiguë modérée à sévère, le contexte actuel impose la réalisation préalable d’un test RT-PCR pour tout patient ayant des signes cliniques de Covid-19 :
– en cas de résultat négatif, le rattrapage vaccinal peut débuter immédiatement ;
– en cas de résultat positif, la reprise de la vaccination peut débuter dès la guérison, lorsque la personne est redevenue asymptomatique, c’est-à-dire à partir du 8e jour après le début des symptômes et au moins 48h après disparition de la fièvre et d’une éventuelle gêne respiratoire.
En l’état actuel des connaissances, la HAS n’est pas en mesure de proposer des recommandations vaccinales pour les personnes atteintes d’une forme sévère de Covid-19 et qui ont toujours des manifestations cliniques (en dehors d’une fatigue) ou biologiques de la maladie. Pour les personnes contacts, la HAS préconise une mise en place du rattrapage vaccinal dès la fin de la quatorzaine, si aucun symptôme n’est apparu.
Pour en savoir plus
L. M. A., La Revue du Praticien