L’exposition à une source de lumière naturelle ou artificielle (ou luminothérapie) est connue pour avoir un effet sur la dépression saisonnière, dans laquelle elle peut être recommandée. Son efficacité reste à démontrer dans d’autres types de dépression : de précédentes méta-analyses en 2016 et 2020 s’étaient avérées peu concluantes, en raison du faible nombre de patients inclus dans les essais pris en compte.
Toutefois, six nouveaux essais randomisés contrôlés (ERC) sur la luminothérapie dans le traitement des dépressions non-saisonnières (unipolaire comme bipolaire) sont parus depuis 2020, permettant de disposer de davantage de données. C’est pourquoi des médecins brésiliens ont mené une nouvelle revue systématique avec méta-analyse sur le sujet.
Leur revue systématique a inclus tous les ERC comparant luminothérapie ± antidépresseurs avec un placebo, une exposition à la lumière rouge ou une monothérapie aux antidépresseurs, publiés entre janvier 2000 et mars 2024 et indexés dans les bases de données MEDLINE, Embase et Cochrane. Les critères de jugement principaux étaient la réponse au traitement (habituellement synonyme d’une diminution de 50 % ou plus des scores de dépression) et la rémission des symptômes (se traduisant par des scores faibles à la fin de la période évaluée).
L’article est paru dans le JAMA Psychiatry. En tout, 11 études uniques avec 858 patients (75,6 % de femmes) ont été retenues. La luminothérapie consistait, dans ces études, en une exposition à une lampe à lumière blanche artificielle pendant au moins 30 minutes/jour, pendant 1 à 6 semaines selon les ERC. Les personnes traitées par luminothérapie avaient de meilleurs taux de rémission des symptômes : 40,7 % vs 23,5 % dans le groupe sans luminothérapie (odds ratio = 2,42 ; IC95 % = [1,50 ; 3,91]). Elles avaient aussi un meilleur taux de réponse au traitement : 60,4 % vs 38,6 % dans le groupe sans luminothérapie (OR = 2,34 ; IC95 % = [1,46 ; 3,75]).
Les auteurs affirment donc que la luminothérapie est un traitement adjuvant efficace contre les dépressions non-saisonnières.
Toutefois, ce travail présente plusieurs limites, à commencer par le nombre d’études et le faible nombre de participants dans la plupart d’entre elles. De plus, l’analyse est compliquée par des différences entre ERC dans le temps de suivi des patients, le types de dépressions incluses et leur sévérité, ainsi que les critères de rémission et de réponse au traitement.