Molécule potentiellement antioxydante, anti-angiogénique et anti-inflammatoire, la mélatonine pourrait agir sur les causes sous-jacentes de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA).Des médecins américains ont mené une vaste étude de cohorte rétrospective sur la base des dossiers médicaux provenant d’établissements de santé de patients hospitalisés et ambulatoires aux États-Unis, entre le 4 décembre 2023 et le 19 mars 2024. Au total, ceux de 121 523 adultes âgés de plus de 50 ans sans antécédents de DMLA et 66 253 patients atteints de DMLA non exsudative préexistante ont été analysés.Pour tester l’effet de la mélatonine en prévention primaire, les patients sans DMLA ont été inclus dans deux groupes : un groupe « contrôle » et un groupe « mélatonine » ayant reçu au moins quatre fois des prescriptions de mélatonine en trois mois. Pour évaluer l’impact de « l’hormone du sommeil » sur la progression d’une DMLA, deux cohortes supplémentaires ont été créées avec des patients de 50 ans et plus ayant une DMLA sèche.Dans le premier cas, les auteurs ont comparé dans les deux cohortes (avec ou sans mélatonine) le risk ratio (RR) de développer la DMLA entre un an après le premier examen oculaire connu et la date de collecte des données. Dans le deuxième cas, ils ont comparé dans les deux cohortes le RR de progression de la DMLA sèche vers la DMLA humide.Résultats : la prescription de mélatonine est associée à un risque réduit de développer la DMLA (RR = 0,42) mais aussi de progresser vers une DMLA humide (RR = 0,44) par rapport aux groupes contrôles. Bien que des facteurs liés au style de vie aient pu influencer ces résultats, les auteurs considèrent que la mélatonine pourrait être un facteur protecteur de DMLA.

Références
JAMA Ophthalmol 2024;142(7):648-54. Jeong H, Shaia JK, Markle JC, et al. Melatonin and Risk of Age-Related Macular Degeneration. PMID : 38842832