L’acné concerne 80 % des adolescents et jeunes adultes entre 12 et 20 ans, avec 15 à 20 % de cas sévères, et certaines formes pharmaco-résistantes. Dans le cadre de la recherche d’une nouvelle stratégie médicamenteuse, des chercheurs polonais ont évalué la metformine. Cet antidiabétique oral appartient à la famille des biguanides et permet de diminuer l’excès de sucre dans le sang sans favoriser la sécrétion d’insuline. De plus, il réduit les niveaux d’androgènes, qui agissent dans la formation de l’acné.
Rappelant la corrélation prouvée entre insulinorésistance et acné, ainsi que l’efficacité connue de la metformine chez les patients souffrant d’acné et de syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) – une affirmation toutefois très fortement nuancée par une revue Cochrane datant de 2020 –, les chercheurs ont produit une méta-analyse limitée à trois études (90 patients). Ces dernières étaient les seules études traçables évaluant l’efficacité de la metformine en monothérapie chez des patients qui n’étaient pas atteint de SOPK ou d’autres maladies endocriniennes, mais qui pouvaient avoir une insulinorésistance. L’efficacité du traitement a été déterminée dans chaque étude à l’aide du score GAGS (Global Acne Grading System), qui évalue la sévérité de l’acné.
Les résultats sont parus dans la revue Pharmaceuticals . La première étude incluse, concernant 20 hommes dont 10 contrôles, a testé le traitement par 500 mg de metformine 2 fois/jour avec un régime hypocalorique pendant 6 mois. Le score GAGS moyen du groupe traité était de 25,1 ± 8,9 avant thérapie, et de 14,1 ± 10,4 après. La deuxième étude concernait 50 patients avec une acné résistante aux autres traitements, traités avec 500 mg de metformine 2 fois/jour pendant 4 mois ; le score GAGS est passé de 25,2 ± 6,8 avant thérapie à 13,6 ± 4,5 après. Enfin, la troisième étude, menée sur 30 patients, a évalué la metformine 1 000 mg 1 fois/jour sans traitement complémentaire pendant 3 mois. Aucun effet secondaire n’a été rapporté, et le score GAGS est passé de 19,8 ± 5,4 avant thérapie à 13 ± 5,79 après. Dans chaque étude, la p-value était < 0,03. En combinant ces études, l’effet de la metformine sur le score GAGS est significatif.
Les auteurs en concluent que leurs analyses statistiques montrent que la metformine en monothérapie permet une amélioration significative de l’état de la peau. Toutefois, l’étude est très limitée par la taille de son échantillon.