L’alcoolisme – ou addiction à l’alcool – comporte de nombreux points communs avec les autres addictions. Il partage, en premier lieu, les caractéristiques cliniques des addictions, dont les deux traits essentiels sont la perte du contrôle des consommations et la poursuite de la consommation malgré ses conséquences négatives. Les facteurs de vulnérabilité, qui déterminent l’addictivité d’un sujet, sont également communs à l’ensemble des addictions. Il s’agit de facteurs biologiques, génétiques et épigénétiques, neuropsychologiques impliquant le cortex préfrontal. Des facteurs psychopathologiques de fragilité sont également présents dans toutes les addictions : troubles anxieux, troubles dépressifs, troubles de la personnalité, schizophrénies. Ces troubles psychiatriques préexistent le plus souvent à l’addiction qu’ils favorisent. En contraste, l’alcoolisme comporte des spécificités par rapport aux autres addictions : fonctions culturelles et sociales du produit alcool, fréquence de la consommation en population générale, létalité élevée de l’usage excessif qui n’est comparable qu’à celle du tabagisme. Les spécificités de l’alcoolisme parmi les addictions rendent nécessaires des approches préventives et thérapeutiques ciblées.

Jean Adès, psychiatre, grand prix 2018 de la Fondation pour la recherche en alcoologie, membre correspondant de l’Académie nationale de médecine

2 mars 2021

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