Eudes, 25 ans, est engagé au sein des forces armées françaises, en mission en Côte d’Ivoire. Trois jours après avoir effectué un exercice dans la lagune d’Abidjan, il consulte pour un prurit intense et l’apparition d’« une marque rouge qui se déplace » au niveau du pied gauche (figure). L’examen clinique permet de poser le diagnostic de larva migrans cutanée.
Texte

Lalarva migrans cutanée (ou larbish) est une ankylostomose tropicale due à la pénétration d’une larve d’helminthe (Ancylostoma spp.) sévissant principalement chez le chien et le chat. Les œufs sont présents dans les excréments des animaux et se transforment en larves au contact du sol ou du sable chaud. La transmission se fait par contact direct avec une peau non protégée, le plus souvent les pieds et les fesses chez l’homme. Alors que, chez l’animal, les larves poursuivent leur cycle de reproduction, chez l’homme, l’ankylostome est en impasse parasitaire, aboutissant à une errance sous-cutanée. L’incubation est variable, de quelques jours à plusieurs semaines. 

Le diagnostic est clinique. L’interrogatoiremet en évidence un prurit intense et un cordon érythémateux migrant (plusieurs centimètres par jour), témoin du trajet de la larve. Parfois, le trajet serpigineux est associé à des lésions vésico-bulleuses ou à une eczématisation. La surinfection liée au prurit est à rechercher. Sans prise en charge, les lésions disparaissent en plusieurs semaines à plusieurs mois.

Le traitement associe un antiprurigineux à un antiparasitaire (ivermectine, albendazole ou flubendazole) per os ou en topique. La voie systémique est à privilégier, car elle est efficace et bien tolérée. 

Le prurit disparaît en une semaine ; les lésions peuvent mettre plusieurs semaines à régresser. La persistance ou l’apparition de nouvelles lésions en dépit du traitement doit amener à entreprendre une nouvelle cure. 

Pour en savoir plus
Da Silva Dias V, Picard C, Dompmartin A. Larva migrans ankylostomienne. Ann Dermatol Venereol 2020;147(5):400-2.
Green R, Somayaji R, Chia JC. Larva migrans cutanée bulleuse. Can Med Assoc J. 2023;195(39):E1362.
ePOPI. Parasitoses cutanées : Larva migrans cutanée ankylostomienne. https://www.epopi.fr/?cat_id=107 

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