Les bienfaits des fruits à coque sont connus, notamment dans la prévention des maladies cardiovasculaires, mais leur rôle chez les plus de 70 ans est peu étudié. C’est chose faite grâce à une étude de cohorte sur presque 10 000 seniors évaluant l’espérance de vie sans handicap en fonction de la consommation de fruits à coque. Ces derniers – noix, amandes, pistaches, etc. – sont riches en protéines, en vitamines et en minéraux. Le vieillissement s’accompagnant d’une perte graduelle de la masse osseuse et musculaire et d’une hausse du stress oxydatif, une consommation régulière de fruits à coque pourrait réduire la mortalité, le risque de maladies cardiovasculaires, de cancer et de démence. Toutefois, les études actuelles concernent des personnes d’âge moyen et ciblent la relation entre consommation de fruits à coque et certaines maladies plutôt que l’espérance de vie sans handicap (survie sans handicap [SSH]).Pour évaluer le rôle des fruits à coque chez les plus de 70 ans vivant à domicile, des médecins australiens ont réalisé une analyse post hoc de l’étude prospective de cohorte ASPREE. Il s’agissait initialement d’une étude en double aveugle contre placebo évaluant l’effet d’une prise quotidienne d’aspirine sur l’extension de la durée de vie en bonne santé chez les plus de 70 ans en Australie et aux États-Unis.Dans ASPREE, un questionnaire détaillé sur les habitudes alimentaires trois ans après l’inclusion a permis de renseigner la fréquence de consommation des fruits à coque. Elle se répartit en trois catégories : pas ou peu (réponses « jamais/rarement » ou « une ou deux fois par mois ») ; toutes les semaines (« une ou deux fois par semaine » ou « trois à six fois par semaine ») ; quotidiennement (« tous les jours » ou « plusieurs fois par jours »). Ce questionnaire a servi à l’analyse post hoc actuelle. Le critère de jugement principal était une mesure composite de fin de la SSH, définie comme le premier événement survenu parmi : décès, apparition d’une démence ou persistance d’un handicap physique. Les analyses statistiques étaient ajustées en fonction des principaux facteurs confondants sociodémographiques (âge, niveau académique, tabagisme, consommation d’alcool, etc.) et cliniques (hypertension artérielle, diabète, fragilité, tour de taille, dépression, etc.).Les 9 916 participants inclus (54 % de femmes) avaient un âge moyen au début de l’étude de 77,5 ans. Durant un suivi moyen de 3,9 ans, le risque d’arrêt de la SSH était 23 % moindre (hazard ratio = 0,77 ; intervalle de confiance à 95 % = 0,61 - 0,98) chez les consommateurs quotidiens de FC, par rapport à ceux n’en consommant pas ou peu.Les auteurs concluent que, chez les seniors, la consommation quotidienne de fruits à coque est associée à une meilleure espérance de vie en bonne santé.

Références
Age Ageing 2024;53(11): afae239. Wild H, Nurgozhina M, Gasevic D, et al. Nut consumption and disability-free survival in community-dwelling older adults: A prospective cohort study.PMID : 39551942