Depuis janvier 2025, les patients peuvent consulter directement un(e) IPA, sans passer par un médecin, lorsqu’il ou elle exerce dans un établissement de santé ou médico-social, ou dans le cadre d’un exercice coordonné comme les maisons et centres de santé (l’accès direct n’est donc pas autorisé lorsque l’IPA exerce en libéral hors structure d’exercice coordonné).
Dans ce cadre, ce même décret prévoyait d’élargir les compétences accordées aux IPA, pour inclure la primo-prescription de certains dispositifs médicaux et de médicaments normalement soumis à prescription médicale obligatoire. Après avis de l’Académie nationale de médecine, la liste vient d’être fixée par un arrêté paru fin avril dans le Journalofficiel .
Principaux médicaments et dispositifs pouvant être prescrits par les IPA
Tout IPA peut donc primo-prescrire :
- certaines prestations, notamment : programmes d’APA (activité physique adaptée), arrêts de travail ≤ 3 jours ; transports sanitaires ; soins et actes infirmiers ;
- certains médicaments et dispositifs médicaux, entre autres :
- antalgiques de palier 1 ;
- antibiotiques pour des infections identifiées à l’aide de TROD (sous condition du suivi d’une formation) : cystite chez la femme de 16 à 65 ans sans facteur de risque de complication (fosfomycine-trométamol) ; angine bactérienne à streptotest positif chez le patient âgé de 10 ans ou plus (amoxicilline) ;
- antidiarrhéiques et laxatifs ;
- antispasmodiques à visée digestive ;
- antihistaminiques H1 oraux peu sédatifs ;
- antiacides gastriques d’action locale, IPP ;
- compléments nutritionnels oraux ;
- anesthésiques locaux (gel, crème) et antiseptiques locaux ;
- pansements digestifs et médicamenteux ;
- bas de contention de classe 1 ou 2 ;
- kit de naloxone dans le cadre d’une prise en charge en urgence ;
- pour renforcer les programmes de dépistage organisé des cancers (lorsque les prescriptions systématiques n’ont pas été suivies) : mammographie, frottis cervico-utérin, kit de dépistage du cancer du côlon.
L’avis d’un médecin reste requis pour le renouvellement de toutes ces prescriptions.
Dans certaines situations, le diagnostic médical préalable n’est pas requis
L’arrêté fixe aussi une liste de produits et prestations que les IPA sont autorisés à prescrire dans le cadre de domaine d’intervention particuliers, par exemple :
- « pathologies chroniques stabilisées ; prévention et polypathologies courantes en soins primaires », notamment : antihypertenseurs pour les HTA de grade 1 (sauf bétabloquants) ; hypoglycémiants de 1re ligne pour les diabétiques de type 2 ;
- « psychiatrie et santé mentale » : correcteurs du syndrome extrapyramidal induit par les neuroleptiques (tropatépine, bipéridène, trihexyphénidyle) ; hydroxyzine.
D’autres prescriptions sont possibles avec un diagnostic médical préalable : hypolipémiants de 1re ligne, antihypertenseurs pour les HTA de grade 2 et 3, ISRS, benzodiazépines, anticholinergiques…
De la même façon, l’avis d’un médecin reste requis pour le renouvellement de toutes ces prescriptions.