Chez l’adulte, le diagnostic de maladie cœliaque repose sur la détection d’anticorps spécifiques et sur une biopsie intestinale. Un nouveau test sanguin – mesurant l’activation des lymphocytes T CD4 + pathogènes dirigés contre le gluten – permettrait de poser le diagnostic même chez les patients suivant déjà un régime d’exclusion, évitant ainsi la réintroduction du gluten et les examens invasifs.

La maladie cœliaque, qui touche environ 1 % de la population en France, est un trouble dysimmunitaire systémique déclenché par l’ingestion de gluten. Elle peut débuter à tous les âges de la vie, chez des sujets génétiquement prédisposés (on estime qu’un HLA-DQ2 et/ou un HLA-DQ8 est présent dans 98 % des cas). Sa physiopathologie implique une réaction inflammatoire qui provoque une destruction de la muqueuse intestinale ; elle est déclenchée par la reconnaissance, par les lymphocytes T et via les molécules HLA-DQ2/DQ8, des résidus peptidiques du gluten. Elle impose un régime d’éviction strict.

Actuellement, son diagnostic repose d’abord sur des dosages d’IgA antitransglutaminase et antiendomysium, avec une confirmation par biopsie le plus souvent. Mais un nouveau test, plus simple et non invasif, a montré de bons résultats d’une nouvelle étude australienne parue dans la revue Gastroenterology.

Il s’agit d’un test sanguin (WBAIL- 2) qui permet de détecter les lymphocytes T spécifiques du gluten en mesurant, in vitro , les interleukines 2 libérées par ces cellules en présence de peptides du gluten. L’étude a été menée auprès de 181 adultes, majoritairement des femmes (entre 77 % et 85 % selon les groupes) : 75 avaient une maladie cœliaque traitée (régime sans gluten), 13 avaient une maladie cœliaque active (consommant du gluten) et 93 témoins – dont 32 avaient une hypersensibilité au gluten non cœliaque et suivaient un régime sans gluten et 61 étaient des contrôles sains.

Des échantillons sanguins des participants ont été prélevés pour évaluer les performances du WBAIL- 2, mais aussi pour effectuer d’autres tests qui ont servi de comparateurs  : d’une part, la détection de lymphocytes T spécifiques du gluten à l’aide de tétramères – une méthode validée aujourd’hui, mais peu utilisée en pratique en raison de sa complexité et des grands volumes de sang nécessaires au test (30 à 50 mL) – ; d’autre part, la détection des taux sériques d’IL- 2 avant et après un test de provocation orale au gluten. Les corrélations entre les résultats de ces tests et la présence de signes cliniques a aussi été évaluée.

Résultats : lors de la réalisation du test WBAIL- 2, la libération et la concentration in vitro d’IL- 2 étaient significativement plus élevées chez les personnes cœliaques – même celles ne consommant pas de gluten – que chez les témoins. La sensibilité et la spécificité du test pour détecter la maladie étaient respectivement de 90 % et 95 % chez les patients HLA-DQ2.5 +, mais la sensibilité était plus faible chez les patients HLA-DQ8 + (56 %). La corrélation entre les résultats du test WBAIL- 2 et ceux des deux tests contrôle était très forte. Ces résultats étaient par ailleurs corrélés à la présence de symptômes tels que les vomissements.

Si elles doivent encore être confirmées par d’autres travaux, les conclusions de cette étude suggèrent que le test WBAIL- 2 pourrait être utilisé pour diagnostiquer la maladie cœliaque sans recourir à une biopsie – éventuellement en association avec un dosage des IL- 2 après test de provocation orale, pour davantage de fiabilité.

Pour en savoir plus
Moscatelli OG, Russell AK, Henneken LM, et al. Blood-based T Cell Diagnosis of Celiac Disease
Intolérance au gluten en pédiatrie : diagnostic et recommandations.  Gastroenterology 9 juin 2025.
Lemale J. Intolérance au gluten en pédiatrie : diagnostic et recommandations.  Rev Prat 2022;72(1);79-82.

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